- La résilience physique correspond à la capacité à récupérer suite à un événement stressant pour l’organisme.
- Une perte totale de résilience nous empêche d’être dans un bon état physiologique, et réduit notre durée de vie.
- L’espérance de vie pourrait aussi dépendre de notre mode de vie, qui peut contribuer au rétrécissement du cerveau.
Jeanne Calment tient le record, mais nous pourrions le dépasser. Selon une étude, parue dans Nature Communications, les humains peuvent vivre jusqu’à 150 ans, au maximum. Au-delà de cet âge, nous ne serions plus assez résilients d’un point de vue physique pour survivre. Selon cette recherche, l’espérance de vie humaine dépend de deux facteurs : l’âge biologique et la résilience.
Qu’est-ce que la résilience ?
Le premier est déterminé par le niveau de stress subi, le mode de vie et les maladies, quant au second critère, il correspond à notre capacité à récupérer suite à un événement stressant. Ce temps de récupération s’allonge avec l’âge. Les chercheurs ont utilisé différentes données médicales, dont des échantillons sanguins, ainsi que le niveau d’activité physique des participants pour estimer le niveau de résilience des individus. À quarante ans, il faut deux semaines pour récupérer, contre six semaines à 80 ans. À partir de 120 voire 150 ans, les chercheurs de la société de biotechnologie Gero constatent une perte totale de résilience.
Quelles leçons tirer de cette étude ?
"Cette perte prévisible de la résilience, même chez les individus en bonne santé, qui vieillissent bien, pourrait expliquer pourquoi nous ne croyons pas en un accroissement évident de la durée de vie maximale, alors qu’elle a augmenté régulièrement dans les dernières décennies", expliquent les chercheurs. Selon eux, l’allongement de la durée de vie passera nécessairement par une amélioration de la résilience. "Nous ne connaissons aucune loi de la nature qui empêcherait une telle intervention", affirment-ils. D’après leurs conclusions, des médicaments pourraient permettre de maintenir un certain niveau de résilience afin d’améliorer l’état de santé et assurer la longévité.
Pour vivre vieux, inspirons nous de l’ethnie Chimane !
Une autre étude révèle d'autres secrets de la longévité. Dans Journal of Gerontology, une équipe de recherche explique que le mode de vie de l’ethnie Chimane, qui vit au Sud de la Bolivie, donne des clés pour ralentir le vieillissement. En 2017, une précédente étude avait montré qu’ils avaient une santé cardiaque inégalable : le taux de maladie cardiaque est très faible parmi cette population. Cette fois, les scientifiques se sont intéressés à leur santé cérébrale. En vieillissant, notre cerveau rétrécit, mais lorsque ce phénomène s’accélère, cela peut être le signe d’une démence.
Un rétrécissement cérébral beaucoup plus lent
Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont réalisé des imageries cérébrales de plus de 700 Chimanes, âgés de 40 à 94 ans. Ils ont comparé les résultats obtenus avec ceux d’Américains et d’Européens. Le rétrécissement du cerveau est 70% plus lent chez les Chimanes, en comparaison aux populations des pays industrialisés. "Notre mode de vie sédentaire et notre alimentation riche en sucre et en gras pourraient accélérer la perte des tissus cérébraux liée à l’âge et nous rendre plus vulnérables à des maladies comme Alzheimer", explique Hillard Kaplan, l’un des auteurs de cette étude. Pour lui, le mode de vie des Chimanes offre des clés pour améliorer la santé cérébrale des personnes âgées. S'ils ont un accès limité aux services de santé, ils sont extrêmement actifs physiquement et ont un régime alimentaire très riche en fibre, composé de poisson, de légumes et de viandes maigres.