- Se lever une heure plus tôt, en gardant la même durée de sommeil, réduirait de 23% le risque de dépression.
- Ce pourcentage passe à 40% si l’individu se lève deux heures plus tôt.
C’est une bonne résolution que l’on finit souvent pour abandonner : se lever plus tôt le matin ! Les motivations peuvent être multiples : vouloir faire du sport, prendre le temps de lire, faire du ménage ou tout simplement se relaxer et prendre son temps. Selon une étude publiée dans la revue JAMA Psychiatry, se lever une heure plus tôt réduirait de 23% le risque de faire une dépression. “Depuis longtemps, nous savons qu'il existe une relation entre les heures de sommeil et l'humeur, mais une question revient souvent de la part des cliniciens : de combien de temps faut-il avancer le réveil pour que les gens voient un bénéfice à ce changement ?, explique Céline Vetter, auteure principale de l’étude. Nous avons constaté que se lever juste une heure plus tôt était associé à un risque de dépression significativement plus faible." Une raison de plus pour avancer l’heure du réveil !
Se lever deux heures plus tôt réduirait de 40% le risque de faire une dépression
Plusieurs gènes sont impliqués dans l’horloge biologique et le chronotype d'une personne, c’est-à-dire sa préférence naturelle à se lever ou coucher plus ou moins tôt. Lors de leurs travaux, les auteurs ont donc travaillé sur les données génétiques de plus de 840 000 personnes. 85 000 d’entre elles avaient porté des trackers de sommeil portables pendant sept jours et 250 000 qui avaient rempli des questionnaires sur les préférences en matière de sommeil. En parallèle, les chercheurs ont analysé leurs informations génétiques, leurs dossiers médicaux et de prescription anonymisés ainsi que des enquêtes sur les diagnostics de troubles dépressifs majeurs. Ils ont finalement conclu que les individus ayant des variantes génétiques qui les prédisposaient à se lever tôt avaient également un risque plus faible de dépression. Et ils ont réussi à quantifier cette baisse : si une personne se réveille une heure plus tôt, en gardant la même durée totale de sommeil, ses risques de développer un trouble dépressif majeur seraient réduits de 23%. Si le réveil survient deux heures plus tôt - en se couchant également 120 minutes plus tôt - ce pourcentage augmente pour atteindre 40% de risques en moins. Seul bémol : la méthode de l’étude ne permet pas de savoir si les personnes étant déjà des lève-tôt peuvent tirer des bénéfices d’un réveil encore plus matinal.
Les lève-tôt profiteraient plus des vertus de la lumière du jour
“Nous vivons dans une société conçue pour les gens du matin, et les gens du soir se sentent souvent en décalage avec cette horloge sociale'', souligne Iyas Daghlas, l’un des auteurs de cette étude, semblant pointer l’une des premières raisons de ses résultats. De précédentes recherches avançaient qu’un rythme de sommeil décalé par rapport à la normale pouvait être un facteur de dépression et que les noctambules étaient deux fois plus susceptibles d’en souffrir comparativement aux personnes se levant tôt. Enfin, d’autres travaux émettent l’hypothèse que les lève-tôt bénéficieraient d’une plus grande exposition à la lumière pendant la journée, ce qui aurait plusieurs conséquences hormonales pouvant influencer positivement l'humeur.
En 2018, Céline Vetter avait déjà travaillé sur les conséquences des réveils matinaux, en analysant les données de 32 000 infirmières. Selon la chercheuse, celles-ci avaient 27% de risques en moins de développer une dépression dans les quatre ans. “Gardez vos journées lumineuses et vos nuits sombres, conclut-elle, en guise de conseil à ceux qui voudraient, dorénavant, se lever une heure plus tôt. Marchez ou faites du vélo pour vous rendre au travail si vous le pouvez, et éteignez vos appareils électroniques le soir”!