- Pour 32% des Français, leurs conditions de travail se seraient dégradées depuis la crise sanitaire
- Parmi eux, les femmes sont surreprésentées, notamment en raison de la charge mentale que représente pour certaines la gestion des taches ménagères en plus du télétravail
Elles sont soignantes, caissières, enseignantes... L'arrivée de la Covid-19, notamment lors du premier confinement au printemps 2020, les ont propulsées sur le devant de la scène. Et pour cause : ces corps de métier indispensables à la bonne marche de notre société sont aussi ceux les plus impactés par la crise sanitaire. Et si nous parlons de ces professions en les conjuguant au féminin, c'est parce qu'elles sont représentées en grande majorité par... des femmes.
Une étude de la Direction chargée de la recherche (Dares) diffusée ce vendredi montre comment la pandémie a affecté les conditions de travail des Français. D'après ce sondage, 32% des Français déclarent que leurs conditions de travail se sont "en partie" dégradées depuis la crise sanitaire. Parmi les répondants, "les femmes sont surreprésentées", indique l'enquête.
"Surcharge de travail", "Horaires plus intenses"... Les raisons sont nombreuses et il n'est pas difficile de comprendre pourquoi le quotidien professionnel des soignantes, des enseignantes et des caissières s'est altéré et complexifié depuis la pandémie.
Télétravail : davantage de charge mentale pour les femmes
Mais un autre facteur est fréquemment évoqué par les femmes interrogées : le passage au télétravail. En effet, le fait de travailler à domicile a quelque peu brouillé la séparation vie professionnelle/vie privée. Et sans surprise, ce déséquilibre a majoritairement affecté les femmes.
"Les femmes ont vu leurs conditions de vie plus dégradées que celles des hommes pendant cette crise sanitaire. Il y a eu également plus de violences envers elles et une charge mentale plus importante pour elles. Dès lors, c’est normal qu’elles aient le sentiment que leurs conditions de travail se soient également dégradées", analyse Bernard Vivier, directeur de l'Institut supérieur du travail, cité par le journal 20 Minutes.
Lors du premier confinement, les interventions des forces de l’ordre pour signalement de violences conjugales ont augmenté de “32% en zone de gendarmerie” et de “36%" à Paris.
Une étude parue en mars dernier et réalisée par le Forum économique de Davos a par ailleurs révélé que la pandémie a fait reculer les inégalités hommes-femmes dans le monde d'environ 36 ans et ce dans tous les domaines : économie, politique, santé, éducation...