L’été arrive et les coups de soleil ne sont jamais bien loin. Pour les éviter, il faut bien se protéger car ces brûlures de la peau ne sont jamais anodines. Pour cela, le mieux est d’appliquer de la crème solaire. Mais là aussi, il peut y avoir danger. Le mieux est toujours d’en acheter une nouvelle et de ne pas réutiliser celles de l’année précédente car celle-ci s’avère souvent moins efficace.
Le benzène, un produit toxique
Même si l’on utilise une nouvelle crème protectrice, le risque pour la santé n’est pas nul. En effet, certains composés se retrouvent dans le sang. Récemment, le laboratoire pharmaceutique américain Valisure, qui vérifie la qualité des médicaments et des produits de santé, a alerté sur la présence de benzène dans de nombreuses crèmes solaires. Or ce composé chimique, que le laboratoire a découvert dans 78 produits de protection solaire, est cancérogène. L’exposition à des niveaux élevés de benzène provoque le cancer chez l’humain, en particulier le cancer du sang, dont la leucémie. Le laboratoire a ainsi alerté la Food and Drug Administration (FDA), l’autorité de santé américaine.
Le benzène est un liquide incolore ou jaune clair qui se forme naturellement mais qui est également produit par les activités humaines. On le retrouve notamment dans les émissions des automobiles. La combustion du charbon et du pétrole peut également libérer du benzène dans l’air. Ce produit est utilisé dans la fabrication de certains plastiques, caoutchoucs, colorants, détergents, médicaments et pesticides.
Une situation à réglementer
Étant donné la toxicité du benzène, les autorités limitent son utilisation dans les produits indispensables qui ne peuvent être fabriqués sans ce dernier, à de très faibles doses. Dans le cas des crèmes solaires, la limite est de 2 parties par million (ppm). Parmi les produits étudiés par le laboratoire Valisure, quatorze des produits, soit 5%, contiennent du benzène à des niveaux supérieurs. Presque tous les 14 produits de protection solaire avec des niveaux de benzène supérieurs à 2 ppm étaient des sprays mais le produit chimique est également apparu dans les lotions et les gels anti-coup de soleil. “La présence de ce cancérogène humain connu dans des produits largement recommandés pour la prévention du cancer de la peau et qui sont régulièrement utilisés par les adultes et les enfants est très troublante”, a déclaré David Light, fondateur et PDG de Valisure, dans un communiqué publié le 25 mai.
Le laboratoire a demandé à la FDA d’étudier la nécessité d’utiliser du benzène dans les produits solaires. En effet, la présence de ce produit n’a pas été détectée dans toutes les crèmes solaires testées. Son utilisation n’apparaît pas donc pas comme “inévitable”, comme le stipule la FDA pour justifier sa présence dans certains produits. “Il est essentiel que les organismes de réglementation abordent la contamination par le benzène des écrans solaires afin que tous les individus se sentent en sécurité en utilisant des produits de protection solaire”, affirme Christopher Bunick, professeur agrégé de dermatologie à l’université de Yale, dans le communiqué.
La FDA va étudier l’utilisation de benzène dans les crèmes solaires
Valisure réclame également à la FDA de fixer une limite pour les niveaux utilisés dans les produits pharmaceutiques dans des situations standard. Elle souhaite aussi avoir un seuil limite d’exposition en une seule journée. “La FDA prend au sérieux tout problème de sécurité soulevé au sujet des produits que nous réglementons, y compris les écrans solaires. Pendant que l’agence évalue cette question, nous continuerons de surveiller le marché des écrans solaires et les efforts de fabrication pour aider à garantir la disponibilité d’écrans solaires sûrs pour les consommateurs américains”, a réagi la FDA à LiveScience.