L'hyperphagie est un trouble alimentaire qui se différencie de la boulimie et de l'anorexie. "L’hyperphagie (ou "binge eating disorder") a fait son apparition en 1994 et est officiellement décrite dans le DSM-V depuis 2012", explique la HAS (Haute Autorité de Santé).
Quels sont les symptômes de l’hyperphagie ?
Les symptômes de l’hyperphagie sont les suivants :
A. Épisodes récurrents de crises de boulimie.
B. Les crises de boulimie sont associées à au moins trois des éléments suivants : manger beaucoup plus rapidement qu’à la normale ; manger jusqu’à se sentir inconfortablement plein ; manger une grande quantité en l’absence de signaux physiques de faim ; manger seul parce que la personne est embarrassée de la quantité ingérée ; se sentir dégoûté, déprimé ou très coupable après avoir mangé.
C. Les crises de boulimie sont une source de détresse.
D. Les crises de boulimie surviennent en moyenne au moins une fois par semaine, depuis trois mois.
E. Les crises de boulimie ne sont pas associées à des comportements compensatoires tels que des vomissements, une prise de laxatifs ou de l’exercice physique intensif. Les crises ne surviennent donc pas au cours d’un trouble d’anorexie ou de boulimie.
Qui est le plus touché par l’hyperphagie ?
L’apport excessif de calories lors de ces crises explique que les personnes hyperphagiques soient généralement en surpoids ou obèses. Contrairement aux autres troubles de l’alimentation et des conduites alimentaires (TACA) qui affectent en très grande majorité des femmes, 40 % des personnes qui souffrent d’hyperphagie boulimique sont des hommes.
A quel âge apparaît-elle ?
Tandis que l’anorexie et la boulimie surviennent davantage au cours de l’adolescence, l’hyperphagie boulimique apparaît souvent à l’âge adulte (âge de début médian : 21 ans).
Quelles conséquences sur la santé ?
La mortalité de l’hyperphagie boulimique a été peu étudiée, mais est probablement plus élevée qu’en population générale compte tenu de la fréquence importante de l’obésité associée à ce trouble. "La personne est donc plus à risque d’avoir des problèmes comme l’hypertension, le cholestérol, le diabète ou des maladies cardiaques", précise Marie-Eve Turgeon, psychologue.
Elle ajoute : "l'hyperphagie est aussi associée à des conséquences psychologiques. Elle a une influence négative sur l’estime de soi. À son tour, cette mauvaise estime peut nuire aux relations sociales et à la sphère sexuelle. L’hyperphagie est également reliée à l’anxiété, à la dépression et à l’abus de substances".
Quels sont les traitements ?
Seule une minorité des personnes souffrant de boulimie (43,2 %) ou d’hyperphagie boulimique (43,6 %) est soignée pour ces affections. Pourtant, des traitements existent. "Certains médicaments s’avèrent efficaces pour traiter les symptômes. Cependant, la médication doit être considérée comme un complément à la psychothérapie", conclut Marie-Eve Turgeon, psychologue.