- Le vaccin chinois Sinovac est efficace à 57% pour prévenir des futures infections et à 100% pour éviter les hospitalisations.
- Les traitements contre la sclérose en plaques qui posent question sont le le rituximab et l'ocrelizumab.
- La Haute autorité de santé se prononcera également aujourd'hui quant à l'intérêt d'ouvrir la vaccination aux adolescents.
Vaccination des adolescents : une décision imminente
Ce mercredi, le conseil de défense étudie la question de la vaccination des adolescents. La semaine dernière, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a donné son feu vert pour la vaccination des 12-15 ans. Ce matin, la question devrait se poser de manière plus spécifique sur les 16-17 ans. En parallèle de cette réunion, la Haute autorité de santé se prononcera également aujourd'hui quant à l'intérêt d'ouvrir la vaccination aux adolescents.
Feu vert de l'OMS pour le vaccin chinois
Un nouveau vaccin pourrait-il bientôt arriver en France ? L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a donné ce mardi 1er juin son homologation d'urgence au vaccin anti-Covid chinois Sinovac. “Le monde a désespérément besoin de nombreux vaccins anti-Covid 19 pour faire face aux énormes inégalités à travers le monde”, a déclaré Mariangela Simao, la sous-directrice générale de l'OMS chargée de l'accès aux médicaments et aux produits de santé. Ce vaccin requiert deux doses qui doivent être injectées à intervalle de deux à quatre semaines pour des patients de plus de 18 ans.
Les résultats cliniques de phase 3 ont montré une efficacité de 57% de ce vaccin pour prévenir des futures infections. Celle-ci grimpe à 100% lorsqu'il s'agit d'éviter les cas les plus graves et les hospitalisations. Par ailleurs, son efficacité n’a pas été évaluée pour les plus de 60 ans. Par ailleurs, ce vaccin présente l’avantage d’être facile à stocker, “ce qui le rend facile à gérer et particulièrement adapté aux pays qui ont peu de ressources”, a souligné l’OMS. Il s’agit du deuxième vaccin chinois homologué après Sinopharm le 7 mai dernier.
Cette homologation a un double effet. Elle aide les pays qui n'ont pas les moyens de déterminer d'eux-mêmes l'efficacité et l'innocuité d'un médicament à avoir plus rapidement accès à des thérapies. Ensuite, cela permet au système Covax, mis en place par l'OMS pour envoyer des vaccins dans les pays les plus défavorisés, d’utiliser ce produit dans les pays qui en ont besoin. Ce vaccin est déjà utilisé dans 22 pays et territoires, selon les données collectées par l'AFP. Outre la Chine, il est présent en Tunisie, au Chili, au Brésil, en Indonésie, au Mexique, en Thaïlande ou encore en Turquie.
Les traitements contre la sclérose en plaques limiteraient l'efficacité des vaccins
Une mauvaise nouvelle pour la vaccination concerne les personnes atteintes de sclérose en plaques (SEP). Certains traitements contre la SEP semblent annuler la protection des vaccins et accentueraient même le risque de formes graves. Le nombre de patients traités avec les anti-CD20, le rituximab et l'ocrelizumab, est estimé à environ 20% parmi ceux atteints de SEP. Le neurologue Jean Pelletier, de la Fondation Arsep (Aide à la recherche sur la sclérose en plaques), a expliqué à l’AFP que le risque accru de développer des formes graves de Covid a été mis en évidence ces derniers mois par plusieurs études, française, italienne et américaine. Les craintes concernant la vaccination sont plus récentes. “On voit des personnes traitées par ces anti-CD20 qui ne produisent pas d'anticorps après la vaccination contre la Covid”, a-t-il noté. Le risque est une “non-protection”.
Pour l’instant, ces observations sont avant tout basées sur “des cas particuliers”, mais des études vont permettre d'en savoir plus. Une étude française menée par des chercheurs de l’Inserm, baptisée COV-POPART, vise à évaluer l’effet de la vaccination chez des patients traités pour plusieurs maladies (cancers, maladies rénales, diabète, SEP, etc.), en fonction des traitements qu'ils prennent. Pour le cas de la sclérose en plaques, 600 patients vont prendre part à l’étude. Les premiers résultats sont attendus d’ici six mois, ce qui pourrait rendre nécessaire une adaptation de la stratégie vaccinale chez les personnes concernées. “Cette classe des anti-CD20 n'est pas spécifique à la sclérose en plaques, mais est utilisée dans beaucoup d'autres maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde, le psoriasis. C'est donc une question qui dépasse la sclérose en plaques”, ajoute le neurologue.