Que ce soit positif ou négatif, les hommes ont plus tendance à être dans les extrêmes que les femmes. Telle est la conclusion d’une étude parue le XX dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). “La question de savoir si les hommes et les femmes font systématiquement des choix et des décisions différents est l'une des questions les plus fondamentales (et controversées) de la recherche en psychologie”, estime Stefan Volk, professeur à l’université de Syndey et auteur de l’étude.
Une plus grande variabilité masculine
Les chercheurs ont étudié le comportement plus de 50 000 volontaires et se sont rendus compte d’une différence d’approche dans les choix et les décisions entre hommes et femmes. Ils ont examiné les différences entre les sexes en matière d'altruisme, de coopération, de confiance, d'équité et d'attitude envers le temps et le risque dans la prise de décision économique.
Les chercheurs ont trouvé des preuves systématiques d'une plus grande variabilité masculine. “Nous avons constaté que les hommes étaient beaucoup plus susceptibles que les femmes d'être aux extrémités du spectre comportemental, agissant de manière très égoïste ou très altruiste, très confiants ou très méfiants, très justes ou très injustes, très risqués ou très opposés au risque et étaient soit focalisé sur le très court terme ou le très long terme”, poursuit Stefan Volk.
Plusieurs explications possibles
Les auteurs de l’étude avancent que les différences pourraient avoir des racines évolutives. “Cette théorisation évolutionniste suggère que les hommes devaient s'écarter de la moyenne pour se démarquer et attirer les femmes pour se reproduire, tandis que les femmes étaient capables d'attirer des partenaires sexuels sans s'écarter de la moyenne”, suggère le chercheur. Mais cette hypothèse n’est pas la seule mise en avant par les scientifiques. “La théorie de l'investissement parental expliquerait que les hommes, contrairement aux femmes, investissent moins dans la parentalité, sont moins sélectifs dans le choix de leur partenaire et se disputent davantage les partenaires sexuels, poursuit Stefan Volk.”
Une autre explication possible est celle d’une approche genrée expliquant que les comportements extrêmes des hommes sont socialement construits et renforcés. “Cette théorie alternative suggère que le patriarcat socialement construit dans de nombreuses sociétés a réussi à contraindre les femmes et la possibilité pour elles d'afficher le même niveau de variabilité que les homme”, affirme le chercheur.
Ces résultats devraient conduire à modifier les politiques visant à réglementer les comportements extrêmes. “Nos recherches suggèrent que les politiques visant à réduire les comportements extrêmes devraient être davantage adaptées aux hommes”, afirme ainsi Stefan Volk.