- 5% des Français âgés de 18 à 64 ans ont déjà expérimenté l'ecstasy.
- L'ecstasy est une drogue de synthèse dérivée de l'amphétamine, à effet euphorisant et stimulant.
Si l’ecstasy se banalise, une étude de cas vient rappeler à quel point cette drogue dure détruit l’organisme. Des médecins de la St George's Medical School (Londres) ont rapporté l’histoire peu banale de "M. A".
25 cachets quotidiens
Cet homme de 37 ans est arrivé à l’hôpital très mal en point, notamment à cause de l’énorme quantité d’ecstasy qu’il avait consommé entre 21 et 30 ans. Lorsqu’il est tombé dans la drogue, ce patient peu ordinaire ne prenait pas moins de cinq comprimés chaque week-end. A partir de ses 26 ans, il estime avoir ingéré plus de trois doses par jour, et a progressivement augmenté sa prise quotidienne de drogue pour arriver à… 25 cachets quotidiens (un rythme qu’il a maintenu pendant 4 ans). Au final, les médecins ont estimé qu'au cours de ses neuf années d’addiction, M. A avait pris plus de 40 000 pilules d’ecstasy.
Les conséquences de cette drogue dure sur son organisme ont été multiples et dramatiques, même si le patient ne consommait plus d’ecstasy depuis longtemps au moment de son arrivée à l’hôpital. M. A souffrait notamment "de graves attaques de panique, d’une anxiété récurrente, de dépression, d’idées paranoïaques, d’une rigidité musculaire (en particulier au niveau du cou et de la mâchoire) et de graves problèmes de mémoire et de concentration", écrivent les médecins dans leur rapport. Un autre symptôme hallucinatoire a aussi retenu leur attention : le malade avait l’impression de vivre constamment dans un tunnel. "Pendant quelques mois après son arrêt de l’ecstasy, le patient a eu l'impression d'être encore sous l'influence de la drogue, et souffrait d’une vision en forme de tunnel", relate l'équipe médicale dans son rapport.
Les effets nocifs de l’ecstasy peuvent être irréversibles
Encore plus étrange : des examens IRM n'ont révélé aucun problème structurel au niveau du cerveau du patient. Néanmoins, ce cas démontre, selon les médecins, que les effets nocifs de l’ecstasy peuvent être irréversibles.
En plus de prendre de l'ecstasy, M. A avait également testé dans sa jeunesse des solvants, des benzodiazépines, des amphétamines, du LSD, de la cocaïne, de l’héroïne et du cannabis, "seule" drogue qu’il consommait encore régulièrement au moment de son hospitalisation.