Atteindre le cerveau n’est pas chose aisée. L’organe est protégé par la barrière hématoencéphalique qui est une frontière étanche qui le protège. La pénétrer est très difficile et cela s’avère très utile pour maintenir le cerveau en sécurité mais très compliqué lorsqu’il s’agit de faire pénétrer des traitements. Des chercheurs sont parvenus à trouver le moyen d’ouvrir cette barrière afin d’augmenter la diffusion locale des chimiothérapie.
Sept fois plus d’efficacité des chimiothérapies
L’étude a été présentée par des chercheurs français à l’occasion de l’ASCO 2021 — le congrès mondial de l'American Society of Clinical Oncology qui se tient en ligne du 4 au 8 juin. Le nouveau dispositif vise principalement le glioblastome, une tumeur cérébrale à haut risque de récidive. Celle-ci est également connue pour être souvent résistantes aux chimiothérapies notamment du fait de la barrière hématoencéphalique qui fait qu’elle est mal accessible.
L’équipe de chercheurs a utilisé la technique des ultrasons avant l’injection afin de favoriser une meilleure diffusion de la chimiothérapie. Développé en partenariat avec la société française CarThera, ce dispositif implantable a été baptisé SonoCloud-9. Après la craniotomie, l’acte chirurgicale qui consiste à ouvrir le crâne pour atteindre le cerveau et extraire la tumeur, le volet mis en place après la chirurgie est remplacé par un volet synthétique qui possède la particularité d’émettre des ultrasons à la demande. Ces émissions vont permettre aux microbulles, injectées elles dans la circulation sanguine, d’exercer un effet dit visco-élastique sur les vaisseaux sanguins, ce qui rend ces derniers perméables pendant les huit heures qui suivent l’injection.
D’autres maladies vont bénéficier du dispositif
Selon les chercheurs, cette technique permet aux chimiothérapies d’avoir sept fois plus d’efficacité. En tout, 21 patients atteints d’un glioblastome récidivant d’une taille inférieure à 70 mm ont participé à l’étude. Ces données, soulignent les chercheurs, devront être confirmés afin de valider la faisabilité du mécanisme et le fait qu’il soit bien reçu par les patients. D’autres applications de ce dispositif sont prévues, notamment contre Alzheimer et la sclérose latérale amyotrophique (SLA).