Le café a de nombreux bienfaits pour la santé, à condition de ne pas dépasser six tasses par jour ou de vouloir contrer les effets d’une nuit blanche. Sa consommation peut notamment réduire le risque de cancer de la prostate, limiter les risques de perte auditive ou encore aider à éliminer les graisses pendant une séance de sport. Cependant, tout le monde n’est pas sur un pied d’égalité face à la caféine. Selon une étude parue le 14 décembre dernier dans la revue Ophtalmology, les personnes qui ont une prédisposition génétique à une pression oculaire plus élevée ont un risque de glaucome trois fois plus élevé s’ils boivent trop de café.
Le glaucome, une maladie qui se déclare tardivement
Cette recherche, menée par des chercheurs américains de la Mount Sinai School of Medicine à New York, est la première à présenter un lien entre diététique et génétique dans le cadre du glaucome. Celle-ci s’est focalisée sur les effets de la consommation de caféine sur la pression intraoculaire, la pression à l'intérieur de l'œil, qui, si elle est élevée, est l’un des facteurs de risque de glaucome. Il est important de prévenir ce risque car les patients souffrant de glaucome ne présentent généralement peu ou pas de symptômes jusqu'à ce que la maladie ait progressé au point d’entraîner une perte de vision. Environ un patient sur deux ignore qu’il est atteint de cette maladie qui représente la principale cause de cécité dans les pays riches.
Les chercheurs ont examiné plus de 120 000 participants, âgés de 39 ans à 73 ans, issus de la UK Biobank, une base de données britanniques qui compile de très nombreuses informations d’une importante cohorte. Les auteurs de l’étude ont ainsi analysé les données génétiques et alimentaires de ces volontaires, et notamment leur consommation de café. Par ailleurs, les participants ont renseigné différentes caractéristiques de leur vision dont leurs antécédents familiaux de glaucome. Les chercheurs ont également mesuré leur pression intraoculaire trois ans après l’inclusion dans l’étude.
Un risque 3,9 fois plus élevé
Les résultats ont révélé que la consommation élevée de caféine seule n’entraîne pas un sur-risque de pression intraoculaire élevée et/ou de glaucome. Chez les participants avec une forte prédisposition génétique à ce que cette pression soit importante, boire trop de café est bien liée à une prévalence plus élevée du glaucome. Cette forte consommation commence à partir de 3 tasses par jour et le risque de glaucome est alors 3,9 fois plus élevé par rapport à ceux qui ne boivent pas ou peu de café.
“Les patients atteints de glaucome demandent souvent comment ils peuvent protéger leur vue grâce à des changements de mode de vie, mais ce domaine a été relativement peu étudié jusqu'à présent. Cette étude suggère que les personnes présentant le risque génétique le plus élevé de glaucome devraient réduire leur consommation de café”, ont conclu les auteurs de l’étude.
Ce lien entre augmentation du risque de glaucome et consommation de café ne concerne qu’une partie bien précise de la population. “Le lien entre caféine et risque de glaucome n'est observé qu'avec une grande quantité de café et en cas de forte prédisposition génétique à une pression intraoculaire élevée”, ont tempéré les chercheurs.