Selon le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), "pour au moins 20% de la population, les pollens sont responsables de réactions allergiques, en général saisonnières, appelées "rhumes des foins" - une proportion qui aurait doublé en 10 ans.
Connaître les périodes à risque
Tout le monde n'est pas allergique au même type de pollens. Certains vont être plus sensibles à celui émis par le bouleau, le noisetier et d'autres aux graminées. Selon les espèces, mais aussi le climat et les régions, les pollens ne seront pas toujours présents dans l'air ambiant au même moment, ni dans les mêmes quantités.
En moyenne, à l’échelle nationale, on constate comme principales périodes polliniques :
- en hiver : quelques arbres (noisetier, aulne, cyprès en Méditerranée).
- Au printemps : majorité des arbres (bouleau, frêne, puis chêne, hêtre ; etc.).
- De la fin du printemps au début de l’été : certaines herbacées (graminées, ortie, etc.).
- A la fin de l’été et en automne : autres herbacées (armoise, ambroisie, et autres plantes de la famille des composées en particulier).
Pour maîtriser le risque de développer un épisode allergique et prendre des mesures, il est donc indispensable de s'informer régulièrement. Le RNSA publie chaque semaine sur www.pollens.fr un bulletin allergo-pollinique présentant les risques par département et espèce végétale. Le site propose de recevoir des alertes personnalisées par mail ou via l'application pour smartphone "Alertes Pollens". "Il vous suffit de renseigner sur le ou les allergènes à suivre et la zone géographique. L'application permet également d'enregistrer ses épisodes allergiques sur un calendrier", explique l'association de consommateurs CLCV. "Si vous ne savez pas précisément à quel pollen vous réagissez, cela vous permettra de l'identifier plus facilement, ou du moins les périodes à risque", poursuit-elle.
Être vigilant à l'extérieur
Lors des périodes à haut risque, les sorties à l'extérieur sont à limiter autant que possible. Si vous ne pouvez pas les éviter, le port d'un masque, de larges lunettes et d'un chapeau réduiront l'exposition. Privilégiez les déplacements le matin, avant que les pollens ne se disséminent trop, ou la fin de journée lorsqu'ils seront retombés.
Gardez-vous des situations vous surexposant comme la tonte de la pelouse et l'entretien du jardin, ou durant lesquelles vous serez plus sensible, le sport notamment. En voiture, roulez fenêtres fermées et en mode air recyclé. Pensez, avant les périodes à risque, à faire vérifier la qualité de vos filtres d'habitacle, et à nettoyer régulièrement l'intérieur de votre voiture.
Réduire les pollens sur soi
Après une exposition aux pollens, il est important de vous en débarrasser au maximum. Durant les périodes à haut risque, la bonne habitude à prendre est de retirer ses vêtements et chaussures en rentrant chez soi et si possible de les rincer ou de les laver. Prenez une douche ou lavez-vous les cheveux où les pollens se déposent en grand nombre. Pour les yeux et le nez, utilisez du sérum physiologique ou un spray nasal pour éviter d'entretenir l'inflammation durant la nuit.
Préserver son logement
S'il est indispensable d'aérer quotidiennement son logement, notamment en période de pandémie, cela favorise cependant la pénétration de pollens à l'intérieur. Pour la limiter, aérez de préférence avant le lever du soleil ou après son coucher, ou encore lorsqu'il pleut.
Le ménage doit être fait plus régulièrement, mais en utilisant systématiquement un chiffon ou une serpillière humides, et surtout pas secs au risque de disséminer le pollen dans l'air. Le balai est à bannir au profit de l'aspirateur. Évitez de faire sécher le linge à l'extérieur pour que les pollens ne s'y déposent pas.
Enfin, éliminez tout autre facteur aérien irritant, qui pourrait aggraver les symptômes, comme le tabac, les produits d'entretien ou de bricolage, les feux de cheminée, les parfums d'intérieur, les encens et bougies, les aérosols, etc.
Limiter les risques dans votre jardin
Tous les pollens ne sont pas gênants et toutes les plantes ne sont pas allergisantes. Les espèces dites "anémophiles", c'est-à-dire pour lesquelles la pollinisation se fait par le vent, et non par les insectes, le sont particulièrement, car elles émettent un plus grand nombre de pollens pour augmenter leur chance de fécondation. Cela comprend notamment certaines graminées (avoine géante, baldingère, élyme des sables, queue-de-lièvre, canche cespiteuse, etc.), les ambroisies, les cyprès, les bouleaux... Pour en savoir plus sur les espèces à privilégier ou au contraire à proscrire, consultez le site www.vegetation-en-ville.org.
Pollution et météo : des facteurs aggravants
Les risques d'allergie au pollen sont d'autant plus importants que la pollution est élevée. Selon le RNSA : "la pollution peut à la fois agir sur les pollens en modifiant leur structure biochimique extérieure et par là même leur allergénicité, et sur les muqueuses respiratoires de l'homme en modifiant sa sensibilité immunologique aux grains de pollens."
Les conditions météorologiques sont également à surveiller : le soleil, la chaleur et le vent sont en favorables à la dissémination des pollens. Les orages peuvent aboutir à leur concentration localement et sont la cause, selon le Collège des enseignants en allergologie, de bronchospasmes aigus "dont les cas se multiplient".