Et si la cure thermale pouvait constituer une aide dans le sevrage aux psychotropes ! C'est en tout cas la conclusion de l’étude française SPECTh publiée mardi, qui avait pour but de vérifier l'efficacité de la balnéothérapie dans le sevrage en benzodiazépines.
Parmi les médicaments anxiolytiques, les benzodiazépines sont de très loin ceux les plus prescrits en France. Pourtant, leur usage est associé à différents risques bien connus (perte de mémoire, troubles du comportement, altération de l'état de conscience, accoutumance, dépendance physique et/ou psychique).
Le programme SPECTh (1), mené par le Dr Olivier Dubois, médecin thermal, a ainsi proposé à 70 patients âgés de 18 à 85 ans, suivis à 6 mois, dans 4 stations thermales (Bagnères-de-Bigorre, Néris-les-Bains, Saujon, Ussat-les-Bains), un programme multiple composé d'une balnéothérapie, d'un suivi médical, d'un suivi psychothérapique individuel, et, d'ateliers psycho-éducatifs.
Et les résultats sont très encourageants, car les chercheurs ont pu observer parmi ces patients un arrêt de la consommation de benzodiazépines au bout de 3 mois pour 43 % des patients.
Au 6ème mois, 80 % des patients avaient complètement cessé ou réduit d’au moins moitié leur consommation. Cet arrêt brutal de leur traitement a par ailleurs entraîné une amélioration significative des symptômes anxieux et des symptômes dépressifs, mais également, une amélioration du sommeil qui apparaît également corrélée à l'arrêt de ces psychotropes.
Ecoutez le Dr Olivier Dubois, médecin thermal : « Dans le trouble anxio-dépréssif, le résultat est spectaculaire. On a deux fois plus d'amélioration dans le groupe de ceux ont totalement arrêté comparé aux gens qui n'ont arrêté que partiellement...»
Alors, de là à dire que la balnéothérapie permet d'arrêter les psychotropes, les médecins restent toutefois mesurés. Selon le Dr Olivier Dubois, « c'est la combinaison d'un lieu adapté, d'une durée nécessaire, de professionnels formés et de soins complémentaires, tout concourt à la réalisation du sevrage de benzodiazépines. » Au quotidien, il est stimulant de constater la satisfaction de ces patients qui ont enfin pu arrêter des médicaments qu'ils consommaient depuis plusieurs années ! », conclut-il.
Ecoutez le Dr Olivier Dubois, médecin thermal : « On a donné au patient le maximum de chance de réussir, et on a réussi...»
(1) Etude présentée par l'Association française pour la recherche thermale