Le sucre est souvent désigné comme le responsable de nombreux maux de santé, entraînant tour à tour obésité, diabète, cancer ou encore maladies cardio-vasculaires. En réaction, des régimes visant à réduire l’apport en sucre sont apparus. Parmi eux, on trouve l’index glycémique dont l’objectif est de mesurer l’impact d’un aliment sur la glycémie donc le taux de sucre dans le sang. Il permet alors d’orienter les régimes. Mais, comme le rapporte The Conversation, la littérature scientifique est plus divisée sur ses effets réels.
Des études contradictoires
Le concept d’index glycémique est né dans les années 80 par deux spécialistes de sciences nutritionnelles, David Jenkins et Tom Wolever. Celui-ci permet d’avoir un carnet de route de la capacité d’un aliment à faire évoluer la glycémie dans 2 heures qui suivent son ingestion. Pour le compléter et offrir un indicateur qui se veut proche de la réalité, s’est ajouté le concept de charge glycémique qui tient compte de la teneur en glucides des aliments. Cela permet ainsi d’éviter que les aliments qui ont un index glycémique élevé mais peu de glucides ne soient considérés comme des aliments à éviter alors qu’ils ont en fait peu d’impact sur la glycémie – or consommation excessive.
De nombreuses études se sont penchées sur cet index afin de mesurer ses effets sur la perte de poids. En 2012, une recherche parue dans le Nutrition Journal a suggéré que celui-ci permet une perte de poids supérieure de 3 à 4 kg par rapport à un régime ciblant une réduction des apports énergétiques, des portions ou des graisses. Deux autres études, parue respectivement en 2011 dans le Journal of the American College of Nutrition et en 2014 dans le Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics, ont révélé que suivre un régime en fonction de l’index glycémique a conduit à une diminution de la graisse abdominale chez des patients diabétiques.
L’index glycémique ne coupe pas la faim
En dehors de ces études, et des quelques autres, la plupart des recherches n’ont pas trouvé d’association entre index glycémique et baisse de l’indice de masse corporelle (IMC). On peut noter une étude publiée en 2008 dans The American Journal of Clinical Nutrition a ainsi conclu qu’aucun lien ne peut être fait entre l’index glycémique et la perte de poids. Celle parue en 2014 dans l’European Journal of Clinical Nutrition a estimé que cet index ne permet pas de limiter les risques de diabète de type 2 et une autre recherche publiée dans la même revue en 2014 n’a pas pu établir de lien entre cet index et une diminution des risques cardiovasculaires.
Si toutes ces études semblent contradictions, il en ressort qu’il est impossible de pouvoir affirmer avec certitude que l’index glycémique permet de perdre du poids. Cela peut s’expliquer par le fait que ce dernier n’élimine pas les sensations de faim ou de satiété, comme l’a conclu une étude parue en septembre 2018 dans la revue Nutrients. Les aliments qui ont un faible niveau d’index glycémique déclenchent une plus faible réponse s’agissant de l’insuline qui régule notre glycémie alors que le taux de ghréline, l’hormone de la faim, reste inchangé.
Bon contre les cancers
Pour ce qui est du diabète de type 2, des études, comme celle parue en 2007 dans le JAMA Network, ont constaté une association positive entre des aliments présentant un faible index glycémique et un risque diminué de développer la maladie. Cela serait en réalité le résultat de la combinaison d’une alimentation à faible index glycémique, riche en fibres et plus pauvre en glucides qui présentent le plus d’efficacité, comme l’a conclu en 2008 une étude issue de The American Journal of Clinical Nutrition.
Pour la santé cardiovasculaire, un régime avec des aliments présentant un faible niveau d’index glycémique ne semble pas avoir d’effets significatifs, comme l’a affirmé une recherche datant de 2018 et présentée dans la revue Nutrients. Au sujet des cancers, une étude parue en 2015 dans la revue Cancer Causes & Control a conclu à un léger sur-risque pour les personnes qui suivent un régime avec des produits qui ont un niveau élevé d’index glycémique, notamment pour le cancer colorectal. Cela est principalement dû à la présence de fibres. Manger des produits à faible index glycémique serait donc plutôt protecteur, notamment pour les cancers digestifs.
Un régime bon pour la santé
En conclusion, bien que les données aillent un peu dans tous les sens, adopter un régime à faible index glycémique semble bon pour la santé. Il ne peut être suffisant pour prévenir tous les maux mais le prendre en compte peut s’avérer utile. Cela conduit notamment à consommer plus de fibres et à réduire la part d’aliments riches en glucides.