"Baissez votre culotte", c’est le hashtag qui a été choisi en Grande-Bretagne pour inciter les femmes à se faire dépister du cancer du col de l’utérus… Ce message fait partie d’une campagne de prévention gouvernementale, lancée ce lundi 7 juin 2021 sur Twitter. Immédiatement, les internautes ont réagi en la jugeant déplacée, violente et sexiste.
Un examen gynécologique que certaines femmes redoutent
Pour se faire dépister du cancer du col de l’utérus, les femmes doivent réaliser un frottis qui permet de faire un prélèvement vaginal. Néanmoins, nombre d’entre-elles repoussent cet examen gynécologique par peur des violences gynécologiques, par gêne ou par simple manque de temps. Le but de cette campagne était donc de les inciter à le faire car cette surveillance permet d’agir très tôt. En effet, si une femme en est atteinte mais n’a pas de symptômes, le résultat du frottis préventif permettra de mettre en place une prise en charge avant même que le cancer du col de l’utérus ne se développe. Ainsi, les chances de guérison seront plus élevées.
“Des connotations sexuelles et violentes qui ne sont pas utiles”
Mais l’objectif recherché par cette campagne de prévention n’a pas été atteint Outre-manche. Toute l’attention des internautes s’est tournée vers la forme du message, "Baissez votre culotte", jugé "violent" et "sexiste". "Certaines femmes évitent déjà les frottis en raison d'expériences traumatisantes antérieures - ce hashtag ne fait rien pour les mettre plus à l’aise", peut-on lire dans un tweet. Un autre déplore aussi le message envoyé par cette campagne : "Demander aux femmes de [baisser leur culotte] a des connotations sexuelles et violentes qui ne sont pas utiles quand il s'agit de dépistage du cancer du col de l’utérus".
Les personnes transgenres ou les personnes non-binaires exclus ?
Certains internautes ont également critiqué la visée exclusivement féminine de cette campagne de prévention. Ainsi, Samantha Dixon, directrice générale de l'organisation caritative nationale Jo's Cervical Cancer Trust, a régit auprès de la BBC : "La majorité des personnes susceptibles d'en bénéficier s'identifient comme des femmes, mais les hommes transgenres ou les personnes non-binaires peuvent également avoir un col de l'utérus ; il est donc important que personne ne se sente exclu ou ne pense que le dépistage n'est pas pour ils ou elles" et de poursuivre “Comme indiqué dans le communiqué de presse officiel, cela inclut les femmes, les hommes transgenres, les personnes non binaires et intersexes, âgées de 25 à 65 ans”.
Selon Santé publique France, près de 3000 femmes développent chaque année un cancer du col de l’utérus et 1000 en meurent. En France, l’Assurance maladie recommande de se faire dépister à 1 an d’intervalle pour les deux premiers frottis puis, si les résultats sont normaux, tous les trois ans.