Plus d’un million de personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer en France, selon l’Assurance maladie. Il s’agit de la pathologie neurodégénérative la plus fréquente dans l’Hexagone. Elle se caractérise principalement par des troubles de la mémoire due à l’atteinte progressive et irréversible du cerveau causée par la perte de cellules nerveuses.
Lésions des plaques amyloïdes et dégénérescence neurofibrillaire
Les patients atteints de la maladie d’Alzheimer ont deux types de lésions qui détruisent leurs neurones : celle des plaques amyloïdes autour des neurones et la dégénérescence neurofibrillaire. La première est due à la protéine bêta amyloïde. Celle-ci est naturellement présente dans le cerveau, mais lorsqu’elle s’accumule à l’extérieur des neurones, elle forme des plaques amyloïdes qui sont toxiques pour les neurones. Le second type de lésion, la dégénérescence neurofibrillaire, est due à la protéine Tau. Elle est aussi naturellement présente dans l’organisme mais, chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, cette protéine est modifiée. Ainsi, elle désorganise la structure des neurones et produit une dégénérescence neurofibrillaire qui aboutit à leur mort.
Des dépôts de cuivre et de fer sur les plaques amyloïdes...
Une équipe de chercheurs vient de découvrir la présence de dépôts métalliques, de cuivre et de fer, de quelques nanomètres dans ces plaques amyloïdes. Leur étude a été publiée dans Science Advances. Pour cela, ils ont utilisé une technique de microscopie de pointe avec des rayons X. Néanmoins, les scientifiques n’ont pas réussi à déterminer la raison exacte de la présence de ces éléments. Parmi les hypothèses envisagées, ils suggèrent que ces dépôts métalliques pourraient être liés au cuivre et au fer sous forme ionique naturellement présents dans le corps humain.
... qui augmente le stress oxydatif
Dans les pathologies neurodégénératives, le stress oxydatif est l’un des phénomènes expliquant la mort des neurones. Il peut être défini comme une agression des cellules par des espèces réactives de l'oxygène (ERO). Normalement, les ERO sont détruites par les molécules antioxydantes, mais leur production est altérée en cas de stress oxydatif. Ainsi, les ERO se multiplient, ce qui explique les dommages causés aux neurones. Selon les chercheurs, les dépôts de cuivre et de fer observés dans les plaques amyloïdes pourraient augmenter le niveau de ce stress oxydatif déjà présent chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et ainsi aggraver la dégénérescence des neurones. Grâce à leur étude, les scientifiques espèrent qu’à terme, la détection précoce de ces dépôts métalliques permette de dépister la maladie d’Alzheimer. À l’avenir, des travaux pourraient aussi être menés afin de mettre au point une thérapie ciblée sur ces dépôts dans les plaques amyloïdes. Ainsi, la dégénérescence du cerveau pourrait être retardée.
La maladie d’Alzheimer touche 15% des personnes âgées de plus de 80 ans en France, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Actuellement, il n’existe aucun traitement pouvant prévenir, guérir ou stopper l'évolution de la maladie d'Alzheimer.