Un soleil radieux, des températures estivales, le tout après plusieurs confinements et couvres-feux successifs : les conditions sont idéales pour une séance de bronzage. Mais la vigilance est nécessaire. À l’occasion de la semaine de prévention et de dépistage des cancers de la peau, le Syndicat national des dermatologues vénéréologues (SNDV) rappelle quelques règles de base pour réduire les risques associés à une exposition au soleil.
La crème, nécessaire mais pas suffisante !
Pour s’en protéger, il vaut mieux éviter le soleil à certains moments de la journée. Entre 12 et 16 h, les rayons ultraviolets (UV) sont les plus intenses, d’où l’importance de les fuir. Quelle que soit l'heure, il est préférable de rester à l’ombre, même si elle n’offre pas une protection totale contre les UV. "À la plage, le parasol est utile mais il ne vous protège pas totalement à cause de la réverbération des rayons du soleil sur le sable, précise le SNDV. Il existe un effet miroir du sable et de l’eau."
Si vous utilisez de la crème solaire pour vous protéger du soleil, c'est une bonne habitude, mais elle est loin d'être suffisante. Le SNDV met en garde : "contrairement aux idées reçues, ce n’est pas parce que l’on applique de la crème solaire que l’on peut s’exposer plus longtemps. La meilleure des protections est le vêtement sombre." Chapeau et lunettes de soleil sont aussi importants.
Comment surveiller sa peau ?
Le SNDV encourage aussi la population à pratiquer l’auto-examen : observer sa peau avec vigilance pour vérifier qu’il n’y a ni lésion ni grain de beauté suspect. La méthode ABCDE permet de détecter facilement des anomalies : A pour Asymétrie (si le grain de beauté n’est ni rond ni ovale), B pour Bords irréguliers, C pour Couleur non homogène, D comme diamètre (si la taille du grain de beauté augmente) et E pour Évolution. Si une lésion ou un grain de beauté présente une ou plusieurs de ces caractéristiques, il faut demander un avis médical rapidement.
Dans la prise en charge des cancers de la peau, agir rapidement est primordial : le pronostic est meilleur lorsque le mélanome est détecté à un stade précoce. La pandémie de Covid-19 a retardé de nombreux rendez-vous médicaux et repoussé certains diagnostics. Les dermatologues du SNDV craignent "un relâchement" des comportements et une augmentation des cas graves à cause d’un diagnostic et d’un traitement tardif.
Un cancer fréquent en France
"Le cancer de la peau est l’un des rares cancers dont nous connaissons la cause : il y a un lien direct entre exposition aux rayons UV et cancer de la peau, explique le docteur Luc Sulimovic, président du SNDV, dans un communiqué. Cela signifie que nous pouvons en grande partie l’éviter, mais nous devons pour ce faire sensibiliser la population afin qu’elle modifie son comportement." Il souligne que si les risques de l’exposition au soleil sont connus par une grande partie des Français, "beaucoup trop peu de gens se protègent dans la pratique". Chaque année, 80 000 cancers de la peau sont diagnostiqués en France : les carcinomes sont les plus fréquents, mais les mélanomes sont les plus agressifs.