- Partager le lit avec son bébé n'influence pas son comportement.
- Si le co-dodo est associé à une plus grande facilité d'allaitement et de gestion des réveils nocturnes du bébé, il est recommandé de bien respecter les consignes de sécurité pour éviter le syndrome de mort subite du nourrisson.
Pour de nombreux parents, le co-dodo à l’arrivée d’un nouvel enfant est souvent la panacée. Présenté comme une solution miracle pour rassurer le nouveau-né, le partage du lit entre les parents et le bébé aiderait aussi à maintenir l’allaitement et permettrait un attachement maternel plus fort.
Une nouvelle étude, menée par des chercheurs de l’université du Kent (Angleterre), et publiée dans le Journal of Developmental & Behavioral Pediatrics, remet cependant en cause cette dernière affirmation. Selon ses auteurs, contrairement aux idées reçues, le co-dodo n'est pas associé à des résultats positifs ou négatifs liés à l'attachement du nourrisson. Les mères le pratiquant ne développeraient pas non plus un lien plus fort avec leur bébé.
Pas d’attachement maternel plus fort
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont suivi 178 nourrissons et de leurs parents. Des données ont été collectées à leur naissance, à trois, six et dix-huit mois. Leur analyse n’a révélé aucune association entre le partage du lit pendant les six premiers mois et l'attachement entre le nourrisson et la mère. De même, aucun résultat probant sur les comportements du bébé (niveaux d'attention/hyperactivité et persistance dans la tâche) n’a été trouvé à dix-huit mois. Enfin, le partage du lit pendant les six premiers mois n’a pas influé sur le lien maternel et la sensibilité dans l'interaction avec le nourrisson.
"Beaucoup de gens pensent que le partage du lit est nécessaire pour favoriser un attachement sûr chez les nourrissons. Cependant, il existe peu de recherches dans ce domaine et les résultats sont assez mitigés. Il est nécessaire de mieux comprendre les résultats du partage du lit pour mieux informer les parents, les tuteurs et les praticiens", estime le Dr Ayten Bilgin de l’École de psychologie du Kent, qui a co-dirigé les travaux.
Bien respecter les consignes de sécurité
Au cours des dernières années, le co-dodo a fait l’objet de nombreux débats controversés, surtout lorsque le bébé partage le lit de ses parents, et ne bénéficie donc pas d’un berceau accolé au lit parental. Les praticiens recommandent souvent de ne pas partager le lit avec son nouveau-né, en particulier si ce dernier est âgé de moins de quatre mois, en raison du risque accru de syndrome de mort subite du nourrisson (SMSN).
Toutefois, un rapport de l'Academy of Breastfeeding Medicine paru en 2020 a estimé que le co-dodo n'est pas un facteur de risque du SMSN, à condition de bien le pratiquer et de respecter les consignes de sécurité. Il est ainsi conseillé d’avoir un matelas ferme, de retirer la couette et les oreillers, et de placer le nourrisson sur le dos, dans une turbulette.