- Pour quelque 830 000 femmes enceintes en France chaque année, 160 000 présenteront une grossesse pathologique.
- Une grossesse est pathologique lorsque survient un événement qui comporte un risque pour la mère ou pour l'enfant.
- Pourquoi docteur - Pouvez-vous nous expliquer le fonctionnement de cette nouvelle application ?
Florine Duplessis - C’est un dispositif médical, destiné principalement à la gestion des grossesses à risque. Les femmes enceintes doivent d’abord rentrer leurs données de santé dans l’application, qui fournit ensuite des vidéos, des podcasts et des articles écrits pour leur donner des conseils en fonction de leur profil et de l’avancée de la grossesse. Si les indicateurs de santé deviennent inquiétants, nous envoyons aussi des alertes pour pousser les femmes à consulter.
- Quelles pathologies associées aux grossesses à risque visez-vous ?
Le diabète gestationnel, l’hypertension artérielle, le retard de croissance intra-utérin, la menace d’accouchement prématuré et le risque hémorragique.
- Vous n’incluez pas de suivi psychiatrique ?
Non, pas encore.
- Pourquoi avoir mis au point cette application ?
Il y a certaines femmes enceintes qui ne consultent pas assez en cas de problèmes, et d’autres qui, au contraire, vont voir leur médecin au moindre petit bobo. En ce sens, mon application sert d’indicateur pour savoir quand il faut consulter ou non, et vise à sécuriser le temps entre les consultations.
Les données collectées vont aussi servir à la recherche obstétricale, notamment concernant les grossesses pathologiques atypiques.
- Y a-t-il selon vous des choses à améliorer pour le suivi des grossesses en France ?
Faute de moyens, le personnel soignant en charge des grossesses manque souvent de temps et ne pousse pas forcément les consultations aussi loin que permet de le faire l’application.
Par ailleurs, les médecins ne sont pas forcément spécialistes des grossesses à risque, donc ont tendance à ne pas informer suffisamment les parents.
Enfin, cet outil permet d’améliorer la prévention concernant les femmes enceintes, qui fait beaucoup défaut en France.
- Cette application peut-elle remplacer le suivi classique de la grossesse ?
Absolument pas. C’est un outil qui vient en complément du suivi traditionnel de la grossesse.
- Ce suivi continu de la grossesse n’a-t-il pas un côté anxiogène pour les futurs parents ?
Nous avons fait en sorte que l’application soit la moins stressante possible, en évacuant notamment les codes couleurs des alertes.
- Quid du post-partum ?
Pour le moment, l’application ne prend pas en charge cette période délicate, mais nous y travaillons. En effet, de nombreuses mères nous ont demandé de ne pas les laisser tomber lorsqu’elles ont accouché.