"Le comité de suivi retient l’hypothèse d’un rôle possible du vaccin Comirnaty dans la survenue des myocardites", a indiqué l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) dans son point de surveillance hebdomadaire des effets indésirables des vaccins contre la Covid-19.
Le 30 avril dernier, l’ANSM avait annoncé avoir recensé cinq cas de myocardite en France chez des personnes ayant reçu une dose du vaccin développé par Pfizer/BioNTech. Cette inflammation du muscle cardiaque avait déjà été signalée en Israël chez 62 jeunes hommes et femmes ayant reçu une deuxième dose du vaccin Comirnaty, sur 5 millions de vaccinés. "Les données disponibles n’apportent pas, à ce stade, suffisamment d’éléments pour conclure sur un rôle du vaccin, mais constituent néanmoins un signal potentiel", précisait alors l’agence sanitaire.
Au total, depuis le début du mois de juin, 29 cas de myocardite ont été rapportés depuis le début du suivi en France, dont 14 retenus "au vu du niveau de complétude des données cliniques recueillies". Pour 9 de ces cas, l’expertise clinique et pharmacologique a conclu à une imputabilité probable du vaccin, estime l’ANSM, qui détaille également le profil des patients concernés. Sur les 14 patients concernés, 9 sont des hommes, d’âge médian de 28 ans. 93 % d’entre eux sont désormais "rétablis ou en cours de rétablissement".
La myocardite, une inflammation souvent bénigne
Une myocardite est une inflammation du myocarde, le muscle cardiaque. Souvent d’origine infectieuse, la myocardite est asymptomatique et bénigne dans la majorité des cas. Elle doit toutefois faire l’objet d’une surveillance médicale pour prévenir le risque de complications cardiovasculaires graves.
En cas de myocardite, certains symptômes peuvent apparaître, souvent proches de ceux de la grippe : fatigue, faiblesse généralisée, fièvre et maux de tête. Dans des cas plus sévères, une douleur au niveau de la poitrine, une arythmie, des palpitations ou des difficultés à respirer peuvent être constatées.
L’Agence nationale du médicament se veut toutefois rassurante. Depuis le début de la vaccination avec le vaccin Pfizer/BioNTech, 25 983 cas d'effets indésirables ont été analysés. La majorité des effets constatés sont "attendus et non graves", tels qu'une douleur au point d'injection ou des maux de tête, sur plus de 32,9 millions d'injections réalisées au 10 juin.