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Crise cardiaque

Euro de football : supporters, ménagez votre coeur !

Par Jean-Guillaume Bayard

Pendant la Coupe du Monde de football 2014, un pic d'hospitalisations de crises cardiaques a été enregistré en Allemagne.

william87/iStock
Pendant le mois de la Coupe du Monde 2014, il y a eu 5,4% de crises cardiaques de plus par rapport au mois suivant en Allemagne.
Il n'y a pas eu plus de décès pendant la compétition mis à part le jour de la finale, remportée par l'Allemagne.
Les hôpitaux devraient adapter leurs capacités hospitalières pendant les évènements sportifs.

Pratiquer le football est bon pour la santé, notamment en améliorant le rythme cardiaque et la respiration. Pour les supporters, la réalité est toute autre. En avril 2020, des chercheurs polonais ont constaté une hausse des risques cardiaques pendant les matchs de football, et notamment lors des défaites des équipes évoluant à domicile. Dans une nouvelle recherche, parue le 17 juin dans la revue Scientific Reports, des scientifiques allemands ont enregistré une hausse des crises cardiaques pendant la Coupe du Monde 2014.

Plus de décès le jour de la finale

La Coupe du Monde de football qui s’est déroulée au Brésil en 2014 est un bon souvenir pour l’Allemagne, vainqueur de la compétition. Si la fin fut heureuse, la compétition a laissé des traces chez les supporters. En comparant les données d’hospitalisation avec celles de la même période l’année précédente et suivante, les chercheurs de l’université Johannes-Gutenberg de Mayence ont relevé un pic des crises cardiaques en 2014. Par ailleurs, la Coupe du monde n'a pas été associée à des taux plus élevés de décès par crise cardiaque à l'hôpital, à l'exception de la finale entre l'Allemagne et l'Argentine.

Dans le détail, les données d’hospitalisations dues à un infarctus du myocarde ont révélé une hausse de 3,7% par rapport à la même période - du 12 juin au 13 juillet - l’année suivante. En 2013, il y a 2,1% de nouvelles entrées hospitalières en moins par rapport à 2014. De manière encore plus frappante, pendant le mois suivant la compétition, du 14 juillet au 14 août, il y a 5,4% de moins de crises cardiaques. Il n'y avait aucune différence entre ces périodes de temps dans la mortalité à l'hôpital ou les caractéristiques des patients telles que les facteurs de risque cardiovasculaire ou les comorbidités.

Adapter les capacités hospitalières pendant les évènements sportifs

Pour les auteurs, ces résultats devraient être pris en compte par les hôpitaux afin d’adapter leurs capacités hospitalières pendant les évènements sportifs. En janvier 2020, des chercheurs ont publié une étude dans laquelle ils analysé les supporters pendant la même Coupe du Monde 2014. Ils ont constaté qu'ils sécrètent davantage de cortisol, l'hormone du stress, ce qui augmente le risque de crise cardiaque.

La crise cardiaque ou infarctus de myocarde est déclenché par l’obstruction d’une artère qui alimente le cœur et sang. Privé d’oxygène, les cellules musculaires du cœur meurent rapidement sur une zone plus ou moins étendue, ce qui entraîne une contraction du muscle cardiaque se manifestant par des troubles du rythme, une insuffisance cardiaque, voire l’arrêt du cœur.

En France, 80 000 personnes sont atteintes d’une crise cardiaque chaque année. Dans un cas sur dix, ces dernières sont mortelles dans l’heure. Cependant, grâce aux progrès thérapeutiques et à la vitesse d’intervention du Samu, qu’il faut immédiatement contacter au 15 ou 112, le taux de mortalité à 30 jours est passé de 10,2% en 1995 à 2,1% en 2015.