- Pendant la période estivale, la deuxième injection pourra être administrée dans un intervalle de 21 à 49 jours après la première dose, contre 39 à 42 jours jusqu’alors.
- Pour les personnes déjà infectées, le schéma monodose devient la norme même si leur contamination remonte au printemps 2020.
- Des autotests vont être distribués gratuitement sur tout le territoire, et les règles de traçage et d'isolement sont durcies.
Face au virus, les règles s’adaptent et évoluent régulièrement. Ce dimanche, Olivier Véran a présenté le nouveau plan d’attaque contre le virus avec un changement du rapport de force. “Avec 2 000 à 3 000 cas par jour, ce n'est plus le virus qui nous traque mais nous qui le traquons”, a estimé le ministre de la Santé au JDD. Pour éviter que cela ne rebascule dans l’autre sens, le gouvernement fait évoluer les règles concernant la deuxième dose et les personnes déjà infectées. Il renforce également les tests et le traçage du virus pour tenter de limiter la présence du variant Delta, d’origine indienne, sur le territoire.
Trois semaines minimum entre les deux injections
Le délai entre les deux doses est raccourci. Pendant la période estivale, la deuxième injection pourra être administrée dans un intervalle de 21 à 49 jours après la première dose, contre 39 à 42 jours jusqu’alors. Ces nouvelles règles, annoncé par le ministère de la santé mardi dernier, vise à vacciner rapidement les Français avant leur départ en vacances et à faire barrage contre la propagation du variant Delta. Le gouvernement assure que cette évolution ne change en rien l’efficacité du vaccin et ajouter que ce délai est prévu dans l'autorisation de mise sur le marché. Le délai avait d’abord été allongé pour s’adapter aux premières livraisons qui contenaient des plus petits stocks de vaccins. Mais désormais, les vaccins affluent : 23 millions de doses, essentiellement Pfizer et Moderna, doivent être livrées en juin. C'est deux fois plus qu'en avril. Les livraisons seront les mêmes en juillet et en août.
Le schéma monodose s’impose à toutes les personnes déjà contaminées
Pour les personnes déjà infectées, le schéma monodose devient la norme même si leur contamination remonte au printemps 2020. Cette annonce a été présentée par la Direction générale de la Santé dans un message “DGS-Urgent” daté du 18 juin. Actuellement, il faut attendre trois mois pour se vacciner après avoir été infecté. Ce délai est désormais réduit à deux mois. Depuis ce lundi, des tests sérologiques sont disponibles dans les centres de vaccination afin d’évaluer la présence d’anticorps et d’éviter de faire deux injections pour des personnes qui auraient déjà contracté le virus.
Renforcement des tests pendant l’été
Pour traquer le virus et ses variants, le gouvernement renforce sa politique de dépistage. Dans cette optique, les autotests vont être massivement distribuées dans les lieux de villégiatures, que ce soit sur les plages, dans les campings, les hôtels ou les salles de sport. “Cet été sera différent du précédent, et certainement plus serein pour les Français, car nous avons plus d'outils à notre disposition, assure Olivier Véran. Nous allons multiplier les dépistages collectifs par autotest. Il ne s'agit pas de remplacer les tests PCR ni les tests antigéniques mais d'ajouter une maille supplémentaire à notre filet.” Au total, deux millions de kits vont être livrés gratuitement sur les lieux de vacances, environ 500 000 ont été livrés aux préfectures à destination des publics précaires, 5 millions seront fournis aux centres de loisirs et aux colonies de vacance et des quantités importantes seront également cédées par l'Éducation nationale aux élèves à la veille des congés. “Nous allons en distribuer sur l'ensemble du territoire”, assure le ministre de la Santé.
Les chiens renifleurs à l’essai
En complètement, le gouvernement a indiqué qu’il allait mener deux expérimentations – dans un port et un aéroport – avec des chiens renifleurs entraînés pour détecter les personnes infectées. “On a désormais la preuve que ça marche dans la vraie vie grâce aux résultats très prometteurs obtenus par les équipes de recherche et l'AP-HP, affirme Olivier Véran. Un déploiement plus large sera effectué durant l'été si ces résultats se montrent concluants.”
Un traçage à la japonaise
Le traçage du virus va lui aussi se durcir. “On se met en ordre de marche pour aller chercher toutes les chaînes de contamination”, promet Olivier Véran. À partir de début juillet, un “traçage à la japonaise” sera mené afin de remonter à l’origine de la contamination alors qu’actuellement seul le traçage des cas contact d'une personne contaminée était réalisé. Ce travail sera mené par les équipes de l'Assurance maladie mais aussi celles des agences régionales de santé, notamment en cas de cluster. “Ce tracing rétrospectif à la japonaise est beaucoup plus efficace, souligne Olivier Véran. On va remonter aussi loin que possible.”
Un durcissement de l’isolement
Enfin, le dernier volet des nouvelles règles concerne l’isolement qui se durcissent pour faire face au virus Delta. “Si une personne contaminée par le variant indien refuse de répondre aux équipes de l'Assurance maladie ou de respecter les consignes de mise à l'abri, une alerte est faite aux préfets, promet le ministre de la Santé. Ces derniers peuvent prendre des mesures d'isolement. C'est plus coercitif et nous n'hésiterons pas à le faire, car nous ne pouvons pas prendre le risque de départ d'une nouvelle vague épidémique.”