- Le changement climatique a allongé la saison du pollen et des moisissures d’environ une demi-semaine depuis le début des années 2000 dans la baie de San Francisco.
- Bien que la saison des allergies se soit allongée, les concentrations de pollen ont quelque peu diminuées.
Le réchauffement climatique a des effets directs sur notre santé. L’allongement des périodes sensibles pour les allergiques en est une nouvelle preuve. La hausse des températures, avec des automnes et des hivers plus doux, favorise l'expansion d'une plante qu'on appelle l'ambroisie, dont le pollen augmente les allergies saisonnières. Dans une nouvelle étude, parue le 17 juin dans la revue Scientific Reports, montre que dans la baie de San Francisco, des chercheurs de la faculté de médecine de l’université de Stanford ont montré que les niveaux atmosphériques de pollen et de spores de moisissures restent élevés pendant deux mois supplémentaires par rapport aux dernières décennies.
De plus en plus de patients qui se plaignent
Le changement climatique a allongé la saison locale du pollen et des moisissures d’environ une demi-semaine depuis le début des années 2000. Il s’agit de la première recherche première à analyser les effets du changement climatique sur les allergènes en suspension dans l'air dans la région de la baie de San Francisco. “Le changement climatique est vraiment un problème pour la santé, et nous vivons et respirons les effets du changement climatique maintenant, affirme Kari Nadeau, autrice principale de l’étude. En tant qu'allergologue j’ai remarqué que la date de début de la saison de pollinisation des arbres était plus tôt chaque année. Mes patients se plaignaient, et je leur répondais à chaque fois que cette année est particulièrement difficile, avant de me rendre compte que je le répétais chaque année.”
Les chercheurs ont enregistré les concentrations de pollens d'arbres, de graminées, de mauvaises herbes et de spores de moisissures dans l'air chaque semaine depuis 2002. Au total, les allergènes de plus de 100 espèces ont été identifiés, mais les scientifiques ont concentré leur analyse sur les 20 espèces les plus fréquemment observées dans la région. En complément, ils ont récupéré des données environnementales sur les températures maximales quotidiennes, les précipitations, les niveaux de dioxyde de carbone et l'exposition à la fumée des feux de forêt.
Des liens entre changements environnementaux et niveaux d’allergènes identifiés
Les résultats ont montré que la saison pollinique commence plus tôt et se termine plus tard pour de nombreuses espèces de plantes et de moisissures. Les saisons locales de pollen d'arbre et de spores de moisissures ont augmenté respectivement d’environ quatre et cinq jours par an. Bien que la saison des allergies se soit allongée, les concentrations de pollen ont quelque peu diminuées. Un effet qui, selon les chercheurs, pourrait être le résultat d'une urbanisation accrue et d'une diminution des terres sauvages.
Une association claire entre les changements environnementaux et les niveaux d'allergènes a été identifiée. Pour les arbres, le pic de pollen était lié à la hausse des températures printanières et à la baisse des températures hivernales. Le pollen des mauvaises herbes est lui le résultat de la hausse des températures printanières et estivales tandis que le pollen des graminées est corrélé à l'augmentation des températures estivales. Des niveaux plus élevés de spores de moisissures sont le résultat de précipitations suivies de période de sécheresse, car les spores se forment par temps humide mais elles peuvent dériver dans l'air pendant des mois lorsqu'elles sèchent. Les chercheurs n’ont pas identifié de lien entre les niveaux de dioxyde de carbone et l'exposition à la fumée des feux de forêt et les changements dans les niveaux de pollen et de spores de moisissure.