- Depuis 2007 en France, près de 780 000 implants mammaires ont été vendus (hors PIP), ce qui correspond à environ 70 000 implants vendus chaque année (chiffres stabilisés entre 2015 et 2019).
- Le règlement européen relatif aux dispositifs médicaux, entré en vigueur le 26 mai 2017, renforce les conditions de mise sur le marché des dispositifs médicaux implantables. Son application sera obligatoire à partir du 26 mai 2021.
Une nouvelle étude a analysé comment certains types d’implants mammaires peuvent conduire au développement d’un lymphome.
Les implants mammaires évoluent
Les implants mammaires en silicone sont utilisés depuis les années 1960. Les premières versions avaient des surfaces lisses, mais les patientes porteuses de ces implants présentaient souvent une complication appelée "contracture capsulaire", dans laquelle le tissu cicatriciel se forme autour de l'implant et le comprime, créant une gêne voire une douleur, ainsi que des déformations visibles. Les implants pouvaient également se retourner après l'implantation, nécessitant un ajustement ou un retrait chirurgical.
À la fin des années 1980, certaines entreprises ont introduit des surfaces plus rugueuses destinées à réduire les taux de "contracture capsulaire" et à faire en sorte que les implants restent en place.
Inflammation chronique
Après avoir mené des études sur des souris, des lapins et des humains, les chercheurs ont constaté que les implants plus rugueux frottent contre les tissus environnants et provoquent une plus grande irritation. Cela pourrait expliquer pourquoi les implants les plus texturés peuvent entraîner un lymphome : l'hypothèse est qu'une partie de la matière se détache et se retrouve piégée dans les tissus voisins, où elle provoque une inflammation chronique, qui peut finalement conduire au cancer.
"Nous espérons que cet article servira de base aux chirurgiens plasticiens pour évaluer et mieux comprendre comment le choix de l'implant peut affecter la santé de la patiente" conclut Omid Veiseh, professeur de bio-ingénierie.