Après la Covid-19, le cancer ? La société allemande de biotechnologie BioNTech a officiellement lancé le 18 juin la phase II de l’essai clinique visant à tester l’efficacité de son candidat vaccin destiné à traiter des mélanomes, selon la revue médicale Clinical Trials Arena. Un premier patient a reçu une injection pour le produit. Au total, 120 personnes sont incluses dans cette deuxième phase du processus de recherche clinique.
Une menace sanitaire encore pire que la pandémie
Le candidat vaccin s’appuie sur la technologie de l’ARN messager pour entraîner le système immunitaire du patient contre le cancer. “Notre but est d’exploiter la puissance du système immunitaire contre le cancer et les maladies infectieuses, assure Özlem Türeci, cofondateur de BioNTech, dans un communiqué. Nous avons pu démontrer le potentiel des vaccins à ARNm en nous attaquant au Covid-19. Nous ne devons pas oublier que le cancer est également une menace sanitaire mondiale, encore pire que la pandémie actuelle.”
La première phase de l’essai clinique a rendu des résultats encourageants, présentés le 29 juillet 2020 dans la revue Nature. Le vaccin, baptisé BNT111, a démontré un profil d'innocuité favorable avec de faibles effets indésirables chez 89 patients atteints de mélanome avancé. Cette deuxième phase va permettre de tester l’efficacité du vaccin seul et en association avec le médicament Libtayo (cemiplimab), un anticorps monoclonal co-développé par Regeneron et Sanofi. Les patients recrutés sont atteints d’un mélanome de stade 3 ou 4. Les chercheurs vont suivre leur évolution après leur avoir inoculé le vaccin.
L’ARNm, une technologie en vogue
La technique de l’ARN messager fait des émules. Ce mardi 22 juin, le groupe pharmaceutique français a annoncé dans un communiqué avoir débuté, avec son partenaire américain Translate Bio, un essai clinique de phase I en vue d’évaluer un vaccin utilisant cette technologie contre la grippe saisonnière. “L’actuelle pandémie nous a permis de constater combien la technologie de l’ARN messager était prometteuse et nous allons à présent chercher à l’étendre à des vaccins annuels choisis”, a déclaré Jean-François Toussaint, responsable recherche et développement de Sanofi.
L’entreprise Moderna mise elle aussi sur cette technologie. La firme américaine a récemment indiqué travailler sur des traitements à base d’ARNm destinés notamment à lutter contre le virus Zika ou le chikungunya.