Alors que tous les médecins avaient estimé qu’il ne survivrait pas, Richard Scott William Hutchinson vient de fêter son premier anniversaire. Né avec 131 jours d’avance, le petit garçon vient d’être désigné par le Livre Guinness des records comme le bébé le plus prématuré au monde encore en vie aujourd’hui.
"0% de chances de survie"
Richard est venu au monde à l'hôpital Children's Minnesota de Minneapolis (Etats-Unis), après que sa mère, Beth Hutchinson, a souffert de complications médicales qui ont déclenché le travail très tôt. Né cinq mois avant le terme, ce très grand prématuré ne pesait que 340 grammes à la naissance : "il était si petit que ses parents pouvaient le tenir dans la paume d’une main", rapporte le Livre Guinness des records. "Lorsque nous avons reçu ses parents Rick et Beth, notre équipe de néonatologie leur a dit que leur enfant avait 0% de chances de survie", se rappelle le Dr Stacy Kern, néonatologiste.
L’avenir du bébé s’annonçait d’autant plus compliqué qu’avec la crise du coronavirus, ses parents ne pouvaient pas le veiller la nuit, et ses proches ne pouvaient pas lui rendre visite. Mais, contre toute attente et après 6 mois d’hospitalisation, le petit Richard a pu rentrer chez lui.
"Nous sommes heureux"
"Le jour où Richard est sorti de l'unité de soins intensifs néonatals a été un jour si spécial. Je me souviens de l'avoir sorti de son berceau et de l'avoir tenu dans mes bras, les larmes aux yeux", raconte sa mère. "Je n'arrivais pas à croire que c'était le même petit garçon si malade à sa naissance. Le même petit garçon qui tenait dans la paume de ma main, avec une peau si translucide que je pouvais voir chaque vaisseau de son petit corps. Je n'ai pas pu m'empêcher de le serrer dans mes bras et de lui dire combien j'étais fière de lui", poursuit la maman. "Nous sommes encore surpris, mais nous sommes heureux. Nous voulons partager notre histoire pour sensibiliser aux naissances prématurées", concluent les heureux parents.
A l’âge de 5 ans et demi, 35% des enfants nés extrêmes prématurés, près de 45% des grands prématurés et 55% de ceux nés modérément prématurés auront une trajectoire développementale proche de la normale, selon une récente étude de l’Inserm. Les enfants nés prématurément peuvent néanmoins rencontrer des difficultés, allant de handicaps sévères mais rares à des troubles plus subtils nécessitant cependant de mobiliser des ressources médicales, paramédicales et familiales importantes.