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Risque de troubles autistiques

Grossesse et dépression : c'est la maladie qui peut affecter le développement neurologique de l'enfant, pas les antidépresseurs

Par Paul-Emile François

Pour les femmes dépressives durant la grossesse, la prise d'antidépresseurs n'augmenterai pas le risque de troubles de l'autisme ou de retard de développement chez l'enfant.

AntonioGuillem/istock
MOTS-CLÉS :
Les enfants nés de mères dépressives ont un risque accru de troubles de l'autisme ou de retard de développement
Les traitements antidépresseurs chez les femmes enceintes n'augmentent pas ce risque

Pour la santé du bébé à venir, mieux vaudrait, pendant la grossesse, prendre des antidépresseurs que rester dans un état dépressif non traité. C'est la leçon que l'on peut retirer d'une étude qui vient d'être publiée dans la revue Bilogical Psychiatry qui a cherché à déterminer qui de la maladie ou du traitement pouvait être responsable de troubles de l'autisme et de retard de développement constatés deux fois plus souvent chez des enfant nés de mères dépressives ou anxieuses. Des études antérieures avaient en effet établi un lien entre l'utilisation par des femmes enceintes de médicaments contre la dépression, les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), et des troubles du spectre autistique chez leurs enfants. 

Y voir clair sur l'effet des médicaments sur le développement de l'enfant

Les futures mamans qui sont atteinte d'anxiété ou de symptômes dépressifs et qui se soignent avec ces ISRS peuvent être rassurées: l'utilisation de ces traitements n'est liée à aucun risque accru de trouble de l'autisme ou de retard de développement chez l'enfant. "Nos dernières découvertes sont une bonne nouvelle pour les femmes qui gèrent des troubles psychiatriques pendant la grossesse et elles sont cohérentes avec le nombre croissant de recherches qui essaient de démêler les relations séparées entre les traitements par ISRS de la mère et les indications psychiatriques pendant la grossesse concernant le développement neurologique de l'enfant", souligne Jennifer Aimes, auteur principal de cette nouvelle étude.

Les effets de la maladie seuls en cause

Ce travail a été mené en collectant des informations sur le développement de milliers d'enfants nés aux Etats-Unis entre 2003 et 2011. Elles ont été analysées en séparant les enfants en trois groupes : ceux souffrant de troubles de l'autisme, ceux touchés par un retard de développement et ceux qui étaient en bonne santé. Un tiers des mères de tous des enfants souffraient de problèmes psychiatriques avant ou pendant la grossesse et un quart d'entre-elle étaient traitées avec des ISRS ou d'autres antidépresseurs.

Les résultats ont bien montré que l'utilisation de ces médicaments n'était pas associée à un risque accru mais qu'en revanche le risque de troubles de l'autisme ou d'un retard de développement était bien presque deux fois supérieur pour les enfants dont les mères soufraient d'un trouble psychiatrique. Les effets de la maladie, et non les traitements, semblent donc bien seuls en cause dans les conséquences éventuelles pour les enfants.

"Ces résultats devraient apporter une certaine tranquillité d'esprit aux quelques 6% de femmes enceintes aux Etats-Unis qui prennent des ISRS", concluent les auteurs de l'étude.