- Depuis début 2020, le virus SARS-CoV-2 a infecté plus de 175 millions de personnes dans le monde et causé plus de 3,8 millions de décès.
- Depuis le début de la campagne de vaccination en France, 32 913 322 personnes ont reçu au moins une injection (soit 48,8% de la population totale) et 20 124 046 personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 29,8% de la population totale).
Une étude, pilotée par l'INRAE et l’Université de Heidelberg en Allemagne, décrypte de nouveaux mécanismes d’entrée du virus de la Covid-19 au sein des cellules. Publiée le 23 juin dans la revue EMBO Journal, elle montre que le coronavirus utilise deux voies d’entrée: une rapide pour les cellules possédant une protéase* spécifique à leur surface, appelée "TMPRSS-2", et une voie lente pour les cellules ne possédant pas cette protéase.
"Cibler les premiers stades de l’infection"
"Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives pour développer des stratégies thérapeutiques qui cibleraient ces deux voies d’entrée du SARS-CoV-2", commentent les chercheurs. En effet, "pour développer des traitements limitant la propagation du SARS-CoV-2, virus à l’origine de la pandémie de COVID-19, l’idéal est de cibler les premiers stades de l’infection avant que le virus ne pénètre dans les cellules", ajoutent-ils.
En s’inspirant des études faites sur le MERS-CoV, un autre coronavirus identifié en 2012 causant le syndrome respiratoire du Moyen-Orient, l’équipe de recherche a étudié l’infection du SARS-CoV-2 sur différents types de cellules pour identifier la ou les voies d’entrée du SARS-CoV-2.
Durant les analyses, il est apparu que certaines cellules étaient infectées très rapidement (en moins de 10 minutes), tandis que l’infection des autres cellules prenait environ 50 minutes. Les scientifiques ont mis en évidence que toutes les cellules infectées rapidement possédaient à leur surface un récepteur, le TMPRSS2, que le virus utilise exclusivement pour pénétrer dans ces cellules. "Ces cellules se retrouvent notamment dans les poumons et les intestins, les organes où le virus est le plus fortement détecté", expliquent les chercheurs.
"Capacité d’utiliser plusieurs mécanismes cellulaires"
Lorsque le récepteur TMPRSS2 est absent, le virus empreinte une autre route, la voie endolysosomale, plus lente car elle implique de multiples mécanismes cellulaires.
"Ces résultats montrent que le virus a la capacité d’utiliser plusieurs mécanismes cellulaires pour infecter un plus grand nombre de type de cellule, ce qui pourrait expliquer son potentiel multiplicateur élevé dans l’organisme et sa force de propagation au sein de la population", commentent les scientifiques. "Cela éclaire également l’inefficacité de certains types de traitement qui ne ciblent qu’une des deux voies", concluent-ils.
*Une protéase (ou peptidase) est une enzyme constituante des protéines..