En France chaque année, on compte environ 7 décès pour 1000 naissances. La grossesse, bien souvent auréolée d’une image positive, fait oublier le risque de malformation, de fausses couches ou de mort périnatale. C'est pourtant une réalité que traverse de nombreux couples.
Pourquoi le décès périnatal est-il aussi tabou ?
Qu'il s'agisse d'une fausse couche, d'une interruption médicale de grossesse (IMG), d'une mort à la naissance ou dans les jours qui suivent, perdre un bébé est encore bien souvent tabou et pousse de nombreux couples à garder le silence. Ce comportement s'explique par les mécanismes psychologiques qui sont en jeu pendant la grossesse et qui empêche de se représenter un bébé malade ou mort.
Pour de nombreux parents, il n'est pas envisageable d'accompagner leurs enfants dans la mort, d'autant plus qu’il n'est pas encore né. Vient alors un sentiment de culpabilité et de honte, en particulier du côté de la mère, et une recherche de responsable pour expliquer l'inexplicable.
Briser le silence pour parler de sa souffrance
L'entourage est souvent déterminant dans le deuil périnatal. Le drame passé, il essaie souvent de minimiser ou de rassurer ("vous en aurez d'autres" par exemple), mais pour les parents qui vivent ce deuil, le vide et le sentiment d'injustice peuvent persister.
C'est pourquoi de nombreux couples restent dans le silence et pensent que s'ils n'en parlent pas ils oublieront. Pourtant, traverser un deuil périnatal c'est accepter d'aller mal et de passer par différentes phases comme le déni, la colère et la tristesse avant d'aller mieux. Pouvoir en parler à son conjoint et surtout à un professionnel de santé comme un gynécologue, une sage-femme, un psychologue, un psychiatre ou son médecin traitant est nécessaire pendant cette période qui ne doit pas être négligée ou tue.
En savoir plus : "Surmonter la mort de l'enfant attendu" de Élisabeth Martineau, éditions Chronique sociale.