3 500 nouveaux cas de tumeurs cérébrales seraient diagnostiqués en France chaque année selon l’Institut du cerveau. Celles-ci peuvent se développer dans n’importe quelle zone du cerveau mais leur localisation définit généralement leur agressivité, car certains endroits sont plus difficiles à traiter que d’autres. Les symptômes diffèrent en fonction des patients : troubles du langage, de la vue, maux de têtes, nausées, vomissements, pertes d’équilibre ou encore un déficit moteur. Les tumeurs cérébrales représentent 2% de la mortalité par cancer. Comme toutes ces maladies, plus les tumeurs sont dépistées précocement, plus les chances de guérison augmentent. Mais, pour celles présentes dans le cerveau, le diagnostic est difficile à poser au stade précoce car les symptômes se manifestent tard, lorsqu’elles sont déjà développées. De plus, les examens pour établir le diagnostic sont spécifiques et réalisés, bien souvent, qu’en cas de suspicion.
Un test d’urine qui détecte la présence de tumeur cérébrale...
Des chercheurs viennent de mettre au point un outil de détection de ces tumeurs cérébrales très simple : un test urinaire. Leurs résultats ont été publiés dans la revue ACS Applied Materials & Interfaces le 1er avril dernier. Tout le travail des scientifiques a été de créer un test capable d’extraire les microARN de l’urine. Il s’agit d’acides présents chez tous les êtres vivants et, en cas de tumeur cérébrale, contiennent des biomarqueurs. Autrement dit, si les résultats d’urine d’une personne présentent ces biomarqueurs, c’est qu’elle a une ou plusieurs tumeurs cérébrales. Une technologie très simple d’utilisation mais difficile à mettre au point.
...et permet de dépister les personnes malades à un stade précoce
Les scientifiques ont d’abord équipé le dispositif de plus de cent millions de nanofils en oxyde de zinc. Ceux-ci détectent un grand nombre de microARN dans les tests d’urine, bien plus que toutes les autres méthodes conventionnelles. De plus, ces nanofils ont l’avantage de pouvoir être produits massivement, ce qui permettra, si le dispositif est commercialisé à l’avenir, de fabriquer un grand nombre de tests et de dépister beaucoup de patients. Ensuite, les chercheurs ont voulu s’assurer que les microARN contenaient bien des biomarqueurs. Ils ont donc comparé les échantillons d'urine de patients avec et sans tumeurs cérébrales. Ainsi, ils ont montré que leur test d’urine permettait de distinguer - entre 97 et 100% - les personnes malades et saines et ce, qu’importe la taille et l’agressivité des tumeurs.
“Connaître l'état des malades avec une petite quantité quotidienne de leur urine”
”À l'avenir, grâce à une utilisation combinée de l'intelligence artificielle et de la télémédecine, les gens seront en mesure de détecter la présence du cancer, tandis que les médecins pourront connaître l'état des personnes malades avec seulement une petite quantité quotidienne de leur urine”, conclut Atsushi Natsume, l’un des auteurs de l’étude. À terme, les scientifiques espèrent donc pouvoir commercialiser cet outil pour dépister le plus de patients possibles, même - et surtout - lorsque leur tumeurs sont aux stades les plus précoces possibles.