C’était un souhait d’Emmanuel Macron. En juin 2020, le président de la République a indiqué vouloir relocaliser toute la chaîne de production du paracétamol en France dans les trois ans. Un an plus tard, sa volonté se précise. Le sous-traitant pharmaceutique Seqens a annoncé ce mardi le lancement d’une nouvelle usine destinée à assurer cette production sur son site de Roussillon, en Isère.
Le site de Roussillon, le dernier à produire du paracétamol
La nouvelle usine aura une capacité de production de 10 000 tonnes par an de cette molécule qui a montré son caractère essentiel au pire de la crise sanitaire. La production sera absorbée par les groupes pharmaceutiques Sanofi (marque Doliprane) et Upsa (marque Efferalgan) qui se contentaient de conditionner en France le principe actif de ce médicament importé d'Asie.
La nouvelle usine, précise Seqens, se veut verte puisque celle-ci sera cinq à dix fois moins polluante que les usines existantes de paracétamol. Par ailleurs, et c’est un clin d’œil à l’histoire de la France avec la molécule, la plateforme de Roussillon était le dernier site français à produire du paracétamol avant de fermer en 2008.
Renforcer la souveraineté sanitaire de l’Union européenne
La ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher s'est félicitée de cet investissement. Selon, il permet de “renforcer la résilience de nos capacités de production de produits de santé et assurer ainsi la souveraineté sanitaire de l'Union européenne.” Le montant de l’investissement, soutenu par le plan France Relance, n’a pas été rendu public.
En novembre dernier, l’entreprise Seqens avait indiqué vouloir consacrer 65 millions d'euros à la production, sur le sol français, de cinq autres molécules entrant dans la composition de médicaments ayant fait défaut pendant la crise sanitaire.