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Risque cardiovasculaire

Aliments frits, viande transformée et boissons sucrées : gare à la mort cardiaque subite

Par Charlotte Arce

Un régime alimentaire riche en graisses, en viandes transformées et en boissons sucrées augmenterait significativement le risque de mort cardiaque subite, révèle une nouvelle étude à grande échelle.

golubovy/iStock
L'étude, menée sur plus de 21 000 personnes sur une période de dix ans, montre que consommer régulièrement des aliments gras, sucrés et transformés augmente de 46 % le risque de mort cardiaque subite.
Au contraire, suivre un régime méditerranéen riche en fruits, légumes, poissons, céréales et légumineuses diminue le risque de maladie coronarienne de 26 %.

Pour garder un cœur en bonne santé et ainsi prolonger son espérance de vie, mieux vaut privilégier le régime méditerranéen que le régime sudiste. C’est ce que met en lumière une vaste étude dont les résultats viennent de paraître dans le Journal of the American Heart Association.

Menée auprès de 21 000 personnes sur une période de dix ans, elle montre que consommer régulièrement des aliments frits, riches en graisses ajoutées, mais aussi de la viande transformée comme la charcuterie et des sodas augmente significativement le risque de mort cardiaque subite. Au contraire, privilégier un régime riche en fruits, légumes, poissons, céréales complètes et légumineuses, mais pauvre en viande et en produits laitiers peut réduire ce risque.

Un risque de mort subite de 46 % supérieur

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont examiné les données de plus de 21 000 personnes âgées de 45 ans et plus. Ces dernières faisaient partie d’un projet de recherche national appelé REasons for Geographic and Racial Differences in Stroke (REGARDS), qui examine les différences géographiques et raciales en matière d'AVC. Parmi les participants à cette analyse, 56 % étaient des femmes, 33 % étaient des adultes noirs et 56 % vivaient dans le sud-est des États-Unis, région reconnue comme la Stroke Belt en raison de son taux de mortalité par AVC plus élevé.

Parmi les participants, certains avaient des antécédents de maladie coronarienne, d’autre non. Ils ont été invités à répondre à des questionnaires sur leur régime alimentaire. Après une moyenne de près de 10 ans de suivi tous les six mois pour vérifier les événements de maladies cardiovasculaires, plus de 400 morts cardiaques soudaines ont été recensées parmi les participants à l'étude.

Dans le détail, les participants qui suivaient le régime de type sudiste présentaient un risque de mort cardiaque subite 46 % plus élevé que les personnes qui adhéraient le moins à ce mode d'alimentation. Par ailleurs, les participants qui suivaient le plus fidèlement le régime méditerranéen traditionnel avaient un risque de mort cardiaque subite inférieur de 26 % à celui des personnes qui adhéraient le moins à ce style d'alimentation.

8 à 9 portions de fruits et légumes par jour pour un cœur en bonne santé

"Ces résultats confirment l'idée qu'une alimentation plus saine permettrait de prévenir les maladies cardiovasculaires mortelles et devraient nous encourager tous à adopter une alimentation plus saine dans le cadre de notre mode de vie, affirme Stephen Juraschek, membre du comité de nutrition de l'American Heart Association du Lifestyle and Cardiometabolic Health Council. Dans la mesure de leurs possibilités, les gens devraient évaluer le nombre de portions de fruits et de légumes qu'ils consomment chaque jour et essayer d'augmenter ce nombre à au moins 5-6 portions par jour, comme le recommande l'American Heart Association. L'optimum serait de 8 à 9 portions par jour."

Cette étude soulève aussi des points importants concernant l'équité en matière de santé, la sécurité alimentaire et les déterminants sociaux de la santé, estiment les auteurs, qui ont constaté que le régime sudiste était principalement suivi par certains groupes raciaux, ethniques ou socio-économiques. "L'écart en matière d'alimentation saine entre les personnes ayant des moyens et celles qui n'en ont pas continue de se creuser aux États-Unis, et il est absolument nécessaire de comprendre les facteurs sociétaux complexes qui ont conduit et continuent de perpétuer ces disparités", estime Stephen Juraschek.