- Dans un courrier adressé aux parlementaires ce jeudi, Jean Castex a émis l’hypothèse d’étendre l’obligation vaccinale à toute la population.
- La Haute autorité de santé a évoqué la possibilité que cette obligation vaccinale concerne toute la population âgé d'au moins 12 ans.
L’idée de rendre la vaccination obligatoire pour toute la population gagne du terrain. L’hypothèse a d’abord concerné les soignants, dont le taux de vaccination est jugé insuffisant par le gouvernement. Si celui-ci n’atteint pas les 80% d’ici à septembre, “nous irons vers une vaccination obligatoire”, a mis en garde Olivier Véran. Mais le gouvernement pourrait alors encore plus loin alors que l’ombre d’une quatrième vague plane à cause du variant Delta qui a entraîné la première hausse des contaminations quotidiennes depuis dix semaines. Cette idée de la vaccination obligatoire, longtemps rejetée par les Français et même écartée il y a quelques mois par Emmanuel Macron, semble faire son chemin : selon un sondage Odoxa pour France-Info et Le Figaro, 58% des personnes interrogées y seraient aujourd'hui favorables.
Minimiser l’impact d’un possible rebond épidémique
Quels sont les éléments qui annoncent une accélération dans cette voie ? Dans un courrier adressé aux parlementaires ce jeudi, Jean Castex a émis l’hypothèse d’étendre l’obligation vaccinale “plus largement” qu’aux seuls soignants. “Je souhaite que le débat sur l'obligation vaccinale puisse être posé, a écrit le Premier ministre. (...) Vous voudrez bien m'indiquer également si vous estimez que cette obligation mériterait d'être étendue plus largement. (…) Il est de notre responsabilité de préparer le pays à la possibilité d’un rebond épidémique à la rentrée, et de réfléchir dès aujourd'hui à tous les moyens d'en minimiser l'impact. À cet égard, il m'importe de recueillir votre analyse sur ce que pourraient être des mesures de prévention et de gestion, (...) permettant d'éviter d'imposer à nouveau des contraintes fortes pour les Français.”
En attendant de savoir s’il pourrait rendre cette vaccination obligatoire, Jean Castex a indiqué “réfléchir aux mécanismes d'incitation à la vaccination”. Parmi les pistes envisagées, il a dévoilé s’interroger sur l’extension du “champ d’application du passe sanitaire”. Dans une volonté de resserrer la vis pour éviter que l’épidémie ne reparte, le Premier ministre a également évoquer “la question du renforcement des obligations d’isolement pour les personnes atteintes par la maladie”. Sur ce sujet, comme pour celui de la vaccination, l’option envisagée est celle d’une “obligation”.
“Désolés d'arriver à l'obligation vaccinale”
L’option de la vaccination obligatoire est partagée par la Haute autorité de santé (HAS). Ce vendredi matin, sa présidente, Dominique Le Guludec a concédé “envisager” cette possibilité à BFM TV. “Oui on a une menace, mais on a une arme, a-t-elle insisté. Il faut être massivement vacciné.” Pour elle, comme pour le gouvernement, cela se justifie par la propagation du variant Delta qui est “beaucoup plus contagieux”. Cela permettrait, en outre, d’éviter de “nouvelles restrictions sanitaires”. “On reste désolés d'arriver à l'obligation vaccinale, on a toujours pensé qu'il valait mieux convaincre”, a-t-elle conclu, ajoutant réfléchir à obliger tout le monde à partir de 12 ans.
Bien que le vaccin n’empêche pas les nouvelles infections, la comparaison entre l’évolution de la situation en Russie et en Grande-Bretagne met en lumière l’importance du vaccin pour empêcher que le virus continue à être meurtrier. Dans les deux pays, le variant Delta a provoqué une rebond épidémique brutal et de nombreux nouveaux cas de contamination. Le premier pays, où seulement 15% de la population a reçu une dose de vaccin, bat des records de décès quotidien tandis que le second, où les deux tiers de la population a eu sa première injection et la moitié les deux piqûres, enregistre seulement huit morts par jour.