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Traitement

Cancer : l’aspirine réduirait le risque de décès de 20%

Par Jean-Guillaume Bayard

Les patients atteints d'un large éventail de cancers qui prennent de l'aspirine dans le cadre de leur traitement pourraient avoir un risque de décès réduit de 20%.

Richard Villalonundefined undefined/iStock
Les effets secondaires liés à la prise d'aspirine chez les personnes atteintes de cancer sont très faibles.
L'aspirine réduirait la propagation du cancer dans le corps, ce qu'on appelle la propagation métastatique.

Il s’agit d’une méta-analyse d’envergure pour laquelle les chercheurs de l’université de Cardiff ont examiné 118 études observationnelles publiées concernant un total de 250 000 patients atteints de 18 cancers différents. Les résultats, publiés le 2 juillet dans la revue ecancermedicalscience, suggèrent que la prise d’aspirine, dans la cadre thérapeutique, pourrait aider à réduire le risque de décès de 20% chez les patients atteints d’un large éventail de cancers.

Très peu d’effets secondaires

Le passage en revue des différentes études et l’importante cohorte de participants a permis aux auteurs d’affirmer qu’il y a un ensemble de preuves disponibles qui justifient l’efficacité et l’innocuité de l’aspirine comme traitement complémentaire dans de nombreux cancers. “Ces dernières années, mon équipe de recherche et moi avons été frappés par les actions de l'aspirine sur les mécanismes biologiques pertinents pour cancer - et ceux-ci semblent être les mêmes dans de nombreux cancers différents, a affirmé le professeur Peter Elwood, auteur principal de la méta-analyse. Nous avons donc souhaité revoir les preuves scientifiques disponibles sur l'utilisation de l'aspirine comme traitement complémentaire pour un large éventail de cancers.”

Après avoir décortiqué les différentes études, les chercheurs ont constaté “qu'à tout moment après un diagnostic de cancer, environ 20% de plus des patients qui prenaient de l'aspirine étaient vivants, par rapport aux patients ne prenant pas d'aspirine”, assure Peter Elwood. L’équipe de scientifiques ne s’est pas arrêté à ce constat et a également examiné les risques de la prise d'aspirine. Ils ont écrit à tous les auteurs des articles qu’ils ont étudié afin de leur demander quels sont les effets secondaires qu’ils ont observé chez les patients prenant de l’aspirine. Résultat, seul un petit nombre de patients avaient subi un saignement mais il n'y avait aucune preuve de décès excessif attribuable à des saignements chez les patients sous aspirine

L’aspirine réduit la propagation métastatique

Les vertus de l’aspirine iraient même encore plus loin. “Nos recherches suggèrent que non seulement l'aspirine aide à réduire le risque de décès, mais qu'il a également été démontré qu'elle réduit la propagation du cancer dans le corps, ce qu'on appelle la propagation métastatique, avance Peter Elwood. L'aspirine semble donc mériter une considération sérieuse en tant que traitement adjuvant du cancer et les patients atteints de cancer et leurs soignants doivent être informés des preuves disponibles. Cependant, nous devons également souligner que l'aspirine n'est pas une alternative possible à tout autre traitement.” 

Ce travail de recherche sur l’aspirine n’est pas le premier pour le professeur Elwood. En 1974, il a contribué à la première recherche montrant que la prise d'un comprimé d'aspirine par jour réduisait d'environ 24% les décès dus aux maladies cardiaques et aux accidents vasculaires cérébraux. En 1990, cette étude a été classé par la revue scientifique BMJ comme l'une des 50 études de recherche les plus importantes publiées depuis 1945.

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