De nouveaux résultats rendus ce mardi 6 juillet publics par l’INCa montrent une amélioration globale des pronostics dans la quasi-totalité des localisations cancéreuses. "Cette amélioration de la survie est particulièrement observée pour les hémopathies malignes", commentent les oncologues.
Augmentation significative de la survie pour les cancers les plus fréquents
Parmi les cancers les plus fréquents, on observe une augmentation significative de la survie nette à 5 ans de respectivement + 9 points, +11 points et + 12 points pour :
-le cancer du sein (1er cancer incident chez la femme avec 58 459 cas en 2018) ;
-le cancer du poumon (2e cancer le plus fréquent avec 46 363 cas en 2018 hommes et femmes) ;
-les cancers du côlon et du rectum (3e cancer le plus fréquent avec 43 336 cas en 2018 hommes et femmes).
Bien que la survie s’améliore pour plusieurs localisations, certains cancers de mauvais pronostic conservent des survies à 5 ans basses, chez l’homme et la femme. C’est le cas notamment des cancers associés au tabac et à l’alcool (poumon, œsophage, foie) pour les deux sexes.
L’analyse des données a porté sur 50 tumeurs solides et 23 hémopathies malignes. Pour les tumeurs solides, les résultats montrent une grande disparité des probabilités de survie à 5 ans allant d’un pronostic très favorable pour le cancer de la thyroïde (96 %), au pronostic le plus défavorable pour le glioblastome (sous-type de tumeur du système nerveux central) et le cancer pulmonaire à petites cellules (tous deux à 7 %). "La lutte contre les cancers de mauvais pronostic, dont font partie ces deux sous-types, est une priorité de la stratégie décennale de lutte contre les cancers. Des mesures spécifiques sont déployées afin d’améliorer leur prévention, leur détection et de proposer de nouveaux traitements", explique l’INCa.
Les femmes guérissent beaucoup plus de leur cancer que les hommes
Que ce soit pour les tumeurs solides ou les hémopathies malignes, l’étude montre des différences de survie en fonction du sexe en faveur des femmes pour la quasi-totalité des cancers étudiés. L’écart le plus important s’observe pour les cancers de l’ensemble lèvre-bouche-pharynx (+ 15 points de pourcentage chez la femme), suivis du syndrome myélodysplasique (+ 10 points) et de la leucémie myélomonocytaire chronique (+ 10 points), du cancer de l’estomac (+ 8 points), et du cancer du poumon (+ 6 points). Seuls les cancers de la vessie et des cavités nasales montrent une survie moins favorable chez la femme (respectivement de - 6 points et - 5 points).
Ces écarts peuvent s’expliquer notamment par :
- une sensibilisation plus marquée des femmes à la prévention et au dépistage permettant des diagnostics plus précoces ;
- une exposition plus forte des hommes aux principaux facteurs de risque de cancers (notamment le tabac et l’alcool).
Une survie plus basse lorsque l’âge au diagnostic augmente
De fortes disparités apparaissent également au niveau de l’âges des patients. Une survie plus basse est observée lorsque l’âge au diagnostic augmente, avec une différence plus marquée pour certaines hémopathies malignes. L’écart le plus important concerne les leucémies aiguës myéloïdes dont la survie à 5 ans est de 69 % pour les personnes les plus jeunes (30 ans) vs 6 % chez les plus âgées (80 ans).
"Un diagnostic de la maladie à stade plus avancé chez les personnes plus âgées peut, en partie, expliquer ces différences selon l’âge. La présence de co-morbidités chez les personnes plus âgées limite également l’accès à certains traitements curatifs ou peut provoquer des complications post-thérapeutiques et induire une baisse de la survie", analyse l’INCa. Concernant néanmoins les cancers du sein et de la prostate, les personnes jeunes ont une survie moins élevée que les personnes d’âge intermédiaire du fait d’une plus grande fréquence de tumeurs plus agressives.