- L'étude, qui compare les taux d'exposition aux UVB et ceux du cancer colorectal dans 186 pays, montre une corrélation entre une faible exposition au soleil et une augmentation du risque de cancer.
- Cette hausse du risque de cancer s’explique par une réduction des niveaux de vitamine D.
Si trop s’exposer au soleil peut accroître le risque de cancer, et en particulier de de cancer de la peau, ne pas s’exposer du tout aux rayons ultraviolets peut aussi être dangereux. C'est ce que révèlent des chercheurs de l’université de Californie à San Diego (États-Unis). Dans une étude publiée dans la revue en accès libre BMC Public Health, ils compilent les données de 186 pays montrant une association entre une trop faible exposition aux UVB et le risque de cancer colorectal.
Une augmentation du risque tous âges confondus
Contrairement aux UVA, qui pénètrent plus profondément dans le derme et sont responsables du vieillissement de la peau, les UVB sont ceux qui, lorsqu’on s’expose trop au soleil sans protection, peuvent occasionner des coups de soleil, des brûlures et des cloques. Correspondant à une longueur d’ondes de 315 à 280 nm, ils sont aussi responsables de la majorité des cancers de la peau.
Les UVB sont cependant indispensables à notre bonne santé, car ils aident notre organisme à synthétiser la vitamine D. En effet, en croisant les données sur les taux de cancer colorectal en 2018 pour 186 pays et les estimations d'UVB par la NASA en avril 2017, les chercheurs ont constaté qu'une exposition plus faible aux UVB était significativement corrélée à des taux plus élevés de cancer colorectal. Ce risque était présent pour tous les groupes d’âge de 0 à 75 ans et plus.
Une carence en vitamine D en cause
Pour les auteurs de l’étude, cette hausse du risque s’explique par une réduction des niveaux de vitamine D. D’autres recherches ont en effet montré qu’une carence en vitamine D était associée à un risque accru de cancer colorectal.
"Les différences de lumière UVB expliquent une grande partie de la variation que nous avons observée dans les taux de cancer colorectal, en particulier chez les personnes de plus de 45 ans. Bien qu'il s'agisse encore de preuves préliminaires, il se pourrait que les personnes âgées, en particulier, puissent réduire leur risque de cancer colorectal en corrigeant les carences en vitamine D", avance Raphael Cuomo, co-auteur des travaux.
D’autres facteurs peuvent aussi affecter l'exposition aux UVB et les niveaux de vitamine D, comme la supplémentation en vitamine D, mais aussi le port de vêtements couvrants et la pollution de l’air, qui n’ont pas été pris en compte dans l’étude. Les chercheurs insistent d’ailleurs sur le fait qu’il s’agit d’une étude d’observation, et que ne permet donc pas de tirer des conclusions sur les causes et les effets. Ils prévoient désormais de mener des travaux supplémentaires pour comprendre plus en détail la relation entre les UVB, la vitamine D et le cancer colorectal.