Des crampes au ventre, au niveau des hanches ou des lombaires : les dysménorrhées peuvent se manifester de différentes manières. Ces douleurs caractéristiques des règles touchent de nombreuses femmes et peuvent devenir handicapantes. Pour 2 à 29% des femmes concernées, selon les études, elles nécessitent une modification des tâches quotidiennes, qui deviennent trop difficiles à réaliser. Selon des chercheurs chinois, de l’Hôpital universitaire de Taïwan, ces douleurs pourraient être liées à la qualité de l’air. L’azote, l’oxyde de carbone et les particules fines augmenteraient les risques de souffrir de dysménorrhée. Les résultats de cette étude ont été publiés dans Frontiers in Public Health.
Des causes multiples
"Des études ont déjà prouvé que les femmes qui fument ou boivent pendant leurs règles, celles qui sont en surpoids, ou qui ont leurs premières règles très jeunes ont plus de risque de dysménorrhée, raconte le Professeur Cung Y. Hsu, l’un des auteurs de cette étude. Les femmes qui n’ont jamais été enceintes sont aussi plus à risque." Parfois, ces douleurs peuvent aussi être le signe d’une endométriose ou de troubles hormonaux. Dans la plupart des cas, la pilule contraceptive ou les anti-inflammatoires permettent de diminuer l’intensité des douleurs voire de les supprimer.
Un risque démultiplié par la pollution
Dans cette étude, les scientifiques taïwanais se sont penchés sur la pollution de l’air et ses conséquences. Ils ont analysé les données de santé de près de 300 000 femmes âgées de 16 à 55 ans sur une période de 13 ans. Ils ont croisé ces informations à celles de la base de données de la qualité de l’air, récoltées par l’agence de protection de l’environnement locale. Selon leurs résultats, le risque de dysménorrhée était 33 fois plus élevé pour les femmes vivant dans les zones les plus touchées par la pollution de l’air.
Les particules fines, particulièrement dangereuses
Les scientifiques ont constaté que différents polluants sont responsables de l’augmentation du risque, mais les particules fines sont les plus dangereuses. "Nos résultas montrent que l’impact global de la qualité de l’air sur la santé humaine, mais précisément sur le risque de dysménorrhée chez les femmes et les filles, souligne le professeur Hsu, co-auteur. C’est une illustration claire du besoin d’actions de la part des agences gouvernementales et des citoyens pour réduire la pollution de l’air." En Chine, 2,8 millions de personnes seraient décédées en 2015 à cause de la pollution de l'air, d'après un rapport rédigé par des chercheurs allemands et chypriotes.