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Thérapie

Parkinson : les bienfaits de la danse

Par Jean-Guillaume Bayard

Danser environ une heure et quart par semaine avec de la musique permettrait de freiner les symptômes de Parkinson.

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Après trois ans, la danse a contribué à réduire les problèmes moteurs quotidiens tels que ceux liés à l'équilibre, aux tremblements, à la rigidité et à la parole.
La danse incorpore et stimule les sens auditifs, tactiles, visuels et kinesthésiques et ajoute un aspect social interactif.

Le pouvoir de la danse se confirme. Après avoir montré sa capacité à contrecarrer les effets du vieillissement dans le cerveau des seniors atteints d’Alzheimer, la danse prouve ses bienfaits chez les patients qui souffrent de Parkinson. Dans une étude publiée le 7 juillet dans la revue Brain Sciences, des chercheurs britanniques de l’université de York suggèrent que pratiquer la danse pendant une heure et quart chaque semaine permet de ralentir la progression de la maladie.

Améliorer la vie quotidienne

Les chercheurs ont montré qu’après trois ans de pratique, l’activité a même contribué à réduire les problèmes moteurs quotidiens tels que ceux liés à l'équilibre, aux tremblements, à la rigidité et à la parole. Leurs données ont montré des améliorations significatives dans les expériences de la vie quotidienne, qui incluent des troubles cognitifs, des hallucinations, une dépression et une humeur anxieuse telle que la tristesse.

Ce que nous savons, c'est que la danse active certaines zones cérébrales, affirme Joseph DeSouza, auteur principal de l’étude. Pour les personnes atteintes de Parkinson, même lorsqu'il s'agit d'une légère déficience motrice, cela peut avoir un impact sur leur fonctionnement quotidien. Beaucoup de leurs symptômes moteurs conduisent à l'isolement parce qu'une fois ils deviennent extrêmes, ces personnes ne veulent plus sortir, entraînent d'autres problèmes psychologiques, de la dépression, l'isolement social et finalement les symptômes s'aggravent avec le temps. Notre étude montre que l'entraînement avec la danse et la musique peut ralentir cela et améliorer leur vie quotidienne et leur fonctionnement quotidien.”

Un environnement multisensoriel

L’objectif des chercheurs était de créer une stratégie de neuro-réadaptation à long terme pour lutter contre les symptômes de Parkinson. Pour cela, ils ont mêlé danse, musique et apprentissage. Ils ont suivi un groupe de 32 personnes atteintes de Parkinson. Entre octobre 2014 et novembre 2017, la moitié a suivi des cours de danse hebdomadaires et a été comparé avec l’autre moitié qui n’a pas suivi de cours. Tous les participants ont appris la chorégraphie pour un spectacle à venir. Les chercheurs ont enregistré des vidéos, réalisé des questionnaires papier et stylo pour tous les participants et effectué des analyses statistiques.

La danse est si complexe, c'est un type d'environnement multisensoriel, a conclu Karolina Bearss, autrice de l’étude. Elle incorpore et stimule les sens auditifs, tactiles, visuels et kinesthésiques et ajoute un aspect social interactif.”

Diversifier la prise en charge des patients

La prochaine étape consistera à examiner ce qui se passe dans le cerveau immédiatement avant et après un cours de danse pour déterminer quels changements neurologiques ont lieu. “Actuellement, il n'y a pas d'intervention précise avec Parkinson et les remèdes habituels sont uniquement des interventions pharmacologiques, mais peu d'options sont proposées pour des exercices alternatifs ou des interventions supplémentaires pour pousser leur cerveau, affirme Joseph DeSouza. J'espère que ces données feront la lumière sur des thérapies supplémentaires pour ce groupe et seront utilisées dans le processus de traitement. Il peut y avoir des changements dans le cerveau qui se produisent avec la danse avec de la musique, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires.”