La vaccination est à ce jour le principal rempart contre les formes graves de Covid-19 et reste efficace contre le variant Delta. C’est ce que met en lumière la nouvelle étude menée par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) et publiée jeudi 15 juillet.
Menée du 28 juin au 4 juillet, l’étude s’appuie sur les résultats des 2 120 tests PCR révélés positifs par jour en moyenne. Selon les résultats, seuls 6 % des personnes contaminées étaient complètement vaccinées. En se restreignant aux seuls patients déclarés symptomatiques, la proportion des vaccinés complets testés positifs chute même à 4 %. Au contraire, 80 % des malades n’avaient reçu aucune dose de vaccin et 11 % avaient reçu une première injection depuis au moins 14 jours.
Des vaccins efficaces contre le variant Delta
Ces chiffres, bien que rassurants, tranchent avec ceux de la population totalement vaccinée. Cette même semaine, seul 32 % de la population française avait terminé son cycle vaccinal en ayant reçu ses deux doses.
L’autre bonne nouvelle soulignée par l’étude de la Drees est celle de la bonne protection qu’accordent les vaccins contre le variant Delta. 380 tests positifs criblés L452R (ce qui correspond à une suspicion de variant Delta) ont été réalisés du 28 juin au 4 juillet. Les résultats montrent que seuls 5,5 des patients complètement vaccinés étaient positifs, et 4,7 % étaient symptomatiques. "Compte tenu de la faiblesse des effectifs concernés, l'effet protecteur de la vaccination vis-à-vis de l'infection ne semble pas significativement différent pour cette mutation particulière", avance la Dress.
Toutefois, les chiffres rapportés par l'administration reliée au ministère de la Santé montrent que, contrairement aux autres variants, le variant Delta semble davantage toucher les jeunes. "Les nombres de tests identifiant la mutation dite L452R sont plus concentrés sur les populations de jeunes adultes que les nombres de tests positifs non porteurs de cette mutation", note la Drees. En une semaine, 180 personnes âgées de 20 à 30 ans ont été testées positives au variant Delta, 80 personnes chez les 10-20 ans et un peu plus de 80 chez les 30-40 ans. Les 40-50 ne sont eux que 59 à avoir été déclarés positifs, tandis que l’infection à cette mutation ne concerne que 45 patients âgés de 50 à 60 ans.
Une surreprésentation des non-vaccinés
Attention toutefois au biais de l’étude prévient la Drees. En effet, cette dernière se base sur les résultats des tests PCR réalisés majoritairement par des personnes non-vaccinées ou n’ayant encore leurs deux injections. Les personnes totalement vaccinées ne représentent ainsi que 19 % de l’ensemble des tests réalisés sur la période. "Les non-vaccinés sont donc bien surreprésentés parmi les personnes faisant un test (qu'il soit positif ou négatif)", reconnaît la Drees, qui explique que ce biais aurait pu être atténué en ne comptant que les tests réalisés par des personnes symptomatiques.
Dans ce cas, la proportion de Français symptomatiques et non vaccinés passe à 83 %, tandis que celle des Français complètement vaccinés descend à 4 %. C’est ce chiffre qu’a fait valoir le ministre de la Santé lors de son déplacement dans un centre de vaccination à Chambéry (Savoie) ce jeudi 15 juillet. Selon Olivier Véran, "96 % des Français qui ont contracté le Covid-19 avec des symptômes la semaine dernière n'étaient pas vaccinés". "Lorsque vous êtes vaccinés, vous avez au moins quatre fois moins de risque d'attraper le Covid", a-t-il ajouté.
Pour les auteurs de l’étude, l’élargissement du pass sanitaire devrait encore accentuer la tendance de surreprésentation des personnes non-vaccinées. "Un surcroît de résultats négatifs pour les patients non-vaccinés devrait abaisser le taux de positivité sur cette population, via un effet qui n'existe pas pour les vaccinés (qui se font tester, a priori, uniquement pour des raisons sanitaires)", précise la Drees, qui estime qu’il n’est désormais plus "possible d'estimer précisément l'efficacité vaccinale via de simples statistiques descriptives".