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Etude de l'OMS

Covid-19 : le VIH accroît le risque de forme grave et de décès

Par Charlotte Arce

Dans une nouvelle étude, l’OMS alerte sur le risque de forme grave de Covid-19 pour les personnes infectées par le VIH. D’où la nécessité de les vacciner en priorité.

Pornpak Khunatorn/iStock
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Menée dans 24 pays auprès de 15 500 personnes porteuses du VIH, l'étude de l'OMS montre qu'un tiers ont développé une forme grave ou critique de la Covid-19 et que 23 % sont décédées à l’hôpital.
Pour l'OMS, il est urgent de fournir aux pays fortement touchés par le VIH un accès immédiat aux vaccins contre la Covid.

Les personnes infectées par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) ont un risque bien supérieur à la moyenne de développer une forme grave de Covid-19 et d’en décéder si elles sont à l’hôpital. C’est ce que met en lumière une nouvelle étude menée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et rendue publique jeudi 15 juillet.

Un tiers des patients touchés par une forme grave ou critique

L’étude porte sur 15 500 personnes porteuses du VIH et hospitalisées suite à une infection à la Covid-19 dans 24 pays. L’âge moyen des patients était de 45,5 ans et 92 % d’entre eux suivaient une thérapie antirétrovirale avant leur hospitalisation.

Les données recueillies montrent que plus d’un tiers des personnes suivies ont développé une forme grave ou critique de la Covid-19 et que 23 % sont décédées à l’hôpital. En prenant en compte les autres facteurs comme l’âge ou d’autres problèmes de santé, ces résultats montrent que "l’infection au VIH est un facteur de risque significatif à la fois pour des formes sévères et critiques de la Covid-19 au moment de l’hospitalisation, et pour la mortalité à l’hôpital", détaille l’OMS dans son communiqué.

Offrir un meilleur accès à la vaccination aux pays touchés par le VIH

Pour Adeeba Kamarulzaman, présidente de l’IAS (Société internationale sur le Sida), ces chiffres inquiétants soulignent "l’importance d’inclure les gens qui vivent avec le VIH dans les populations prioritaires pour la vaccination contre la Covid".

En effet, jusque-là, "l’impact de l’infection au VIH sur la sévérité et la mortalité du Covid était assez peu connu, et les conclusions des précédentes études étaient parfois contradictoires", rappelle dans un communiqué la conférence scientifique de l’IAS, dans le cadre de laquelle ces résultats ont été présentés.

Ces nouveaux travaux marquent un tournant. En France, une demande avait été formulée dès janvier par les associations de malades pour que les 17 000 personnes séropositives soient prioritaires à la vaccination. Or, comme le rappelait Libération en avril, toutes n’ont pas été vaccinées en priorité jusqu’à maintenant.

Ces résultats soulignent aussi la nécessité d’accélérer le rythme vaccinal dans les pays les plus touchés par le VIH. "La communauté internationale doit en faire davantage pour assurer aux pays fortement touchés par le VIH un accès immédiat aux vaccins contre la Covid. Il est inacceptable que moins de 3 % [de la population] du continent africain ait reçu une dose de vaccin et moins de 1,5 % en ait eu deux", conclut Adeeba Kamarulzaman.