Voici une première étude qui pourrait apaiser les inquiétudes de femmes ayant refusé la vaccination ou interrompu leur allaitement par crainte que le vaccin n’altère leur lait ou soit transféré à leur bébé.
Publiée dans JAMA Pediatrics, elle a été menée par l’UC San Francisco auprès de sept femmes qui ont toutes reçu un vaccin à ARN messager, Moderna ou Pfizer. Les résultats montrent que l’ARNm du vaccin n’a pas été détecté dans leur lait maternel et n’a donc pas été transféré au nourrisson.
Pas de vaccin ARNm détecté dans les composants du lait maternel
L'étude a été menée de décembre 2020 à février 2021 auprès de sept mères dont l’âge moyen était de 37,8 ans. Leurs enfants étaient âgés d'un mois à trois ans. Des échantillons de lait ont été prélevés avant la vaccination et à différents moments jusqu'à 48 heures après la vaccination. Après analyse, les chercheurs ont constaté qu'aucun des échantillons ne présentait de niveaux détectables d'ARNm du vaccin dans aucun composant du lait.
"Les résultats renforcent les recommandations actuelles selon lesquelles les vaccins à ARNm sont sûrs pendant l'allaitement et que les personnes qui allaitent et reçoivent le vaccin contre la Covid-19 ne doivent pas arrêter d'allaiter", explique Stephanie L. Gaw, professeure adjointe de médecine maternelle et fœtale à l'UCSF et autrice principale de l’étude.
"Nous n'avons détecté l'ARNm associé au vaccin dans aucun des échantillons de lait testés, précise Yarden Golan, chercheur postdoctoral à l'UCSF. Ces résultats fournissent une preuve expérimentale concernant la sécurité de l'utilisation de vaccins à base d'ARNm pendant la lactation."
Ces résultats rejoignent donc les recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) de vacciner les personnes qui allaitent. L'Academy of Breastfeeding Medicine a quant à elle déclaré qu'il y avait peu de risque que les nanoparticules ou l'ARNm du vaccin pénètrent dans le tissu mammaire ou soient transférés dans le lait, ce qui pourrait théoriquement affecter l'immunité du nourrisson. En mai dernier, une étude avait toutefois montré que le bébé bénéficie de la protection immunitaire maternelle, grâce au passage d'anticorps dans le lait maternel et le placenta.
Les auteurs précisent cependant que l'étude est limitée par la petite taille de l'échantillon. D’autres données cliniques provenant de populations plus importantes sont donc nécessaires pour mieux estimer l'effet des vaccins sur les résultats de la lactation.