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QUESTION D'ACTU

20ème Journée mondiale

Alzheimer : atténuer les symptômes, faute de soigner

Les médicaments contre la maladie d'Alzheimer ne permettent que de réduire les symptômes. Une prise en charge sociale peut également retarder son évolution. 

Alzheimer : atténuer les symptômes, faute de soigner JAUBERT/SIPA




En Europe, la maladie d’Alzheimer touche environ 5 % de la population de plus de 65 ans. En France, on estime à 860 000 le nombre de personnes atteintes et environ 200 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Les femmes, parce qu’elles vivent plus longtemps, sont plus susceptibles d’être touchées que les hommes. Deux fois plus en moyenne. Face à ce constat terrible, que les spécialistes comparent à « une véritable épidémie », et à la veille de la 20ème Journée mondiale de l'Alzheimer, pourquoidocteur apporte un éclairage sur la prise en charge de la maladie actuellement proposée aux patients. Son but, préserver le plus longtemps possible l’autonomie et la qualité de vie de la personne malade. 

Les traitements médicamenteux, d’efficacité relative
Aujourd'hui dans la maladie d'Alzheimer, il n'existe pas de médicament que l'on pourrait prendre, qui ralentirait ou stopperait l'évolution de la maladie. Des molécules sont actuellement en essai thérapeutique, pour essayer d'éliminer préventivement cette glue qui entraîne l'accélération de la perte des neurones, en se collant à ces cellules nerveuses. Elle est à l'origine de la maladie. Jusqu'à présent, les premiers essais se sont révélés négatifs chez l'homme. Parallèlement à cette recherche, il existe actuellement des médicaments qui vont jouer uniquement sur les symptômes de la maladie, par exemple sur les trouble de la mémoire.
Le problème, l'efficacité de ces produits n'est confirmée que sur environ 20 % des individus malades d'Alzheimer. Et, malheureusement, ces molécules ont des effets indésirables assez importants, notamment sur le foie.

Ecoutez le Pr Philippe Amouyeldirecteur de la Fondation Plan Alzheimer : « Les circuits de la mémoire fonctionnent avec des substances chimiques, les neurotransmetteurs. Il est possible aujourd'hui d'utiliser des produits qui inhibent leur destruction. Le problème...»



Orthophoniste, kiné, psychomotricien, ergothérapeuthe...
La prise en charge est en fait avant tout sociale. Les aidants font en sorte que ces patients puissent évoluer dans un milieu protégé. L'entourage doit apporter le maximum d'aide au malade, en sachant que la personne victime d'Alzheimer va avoir progressivement des troubles des fonctions exécutives. L'idéal est de faire appel à une équipe pluridisciplinaire, avec par exemple une prise en charge des troubles du langage par un orthophoniste, une prise en charge des troubles de la marche et de l’équilibre par un kinésithérapeute ou un psychomotricien, ou encore des exercices de rééducation, destinés à préserver l’autonomie, avec un ergothérapeute, etc...
Enfin, la stimulation cérébrale ou cognitive, peut aider à retarder l'évolution de la maladie, en faisant travailler le cerveau de la personne malade. Par exemple, avec des activités qui ont un caractère ludique. C'est le cas des jeux vidéo sérieux qui peuvent être un bon moyen de stimuler l'intellect. Avec un diagnostic précoce de la maladie, on peut mettre rapidement en place cette prise en charge sociale bénéfique pour tout le monde. En effet, en ralentissant l'évolution de la maladie, elle donne ainsi davantage de temps aux familles pour comprendre la maladie. 

Ecoutez le Pr Philippe Amouyel : « Si une équipe médicale prend en charge les facteurs de risque vasculaires non traités, on peut même retarder un peu l'évolution de la maladie...»



Une centaine de molécules en test
A l'heure actuelle, il y a une petite centaine de molécules qui sont en test, dont certaines sont à des phases avancées d'essais thérapeutiques. A 80 %, elles vont essayer d'éliminer la fameuse glue qui se colle aux neurones dans le cerveau. Quelques produits symptomatiques sont également dans les tuyaux des chercheurs.
Enfin, les malades d’Alzheimer peuvent toujours se raccrocher au nouvel espoir que constitue la stimulation électrique. C’est l’équipe canadienne du Pr Andre Lozano, neurochirurgien à l'Université de Toronto, qui a découvert un peu par hasard, les potentiels de cette technique dans la maladie d’Alzheimer. Ces médecins tentaient de réveiller le sentiment de satiété d’une personne obèse en stimulant l’hypothalamus. « Au lieu d’une telle sensation, le malade, pendant l’intervention, a décrit avec acuité une scène survenue trente ans plus tôt, écrit Marc Lévêque dans son livre sorti récemment, intitulé « Neurochirurgie. »  Les tests neuropsychologiques ont mis en évidence une nette amélioration de la mémoire biographique à chaque stimulation ».
Un essai clinique a été par la suite lancé sur six patients. Un an plus tard, les résultats aux tests test d’évaluation des fonctions cognitives et de la capacité mnésique montraient une stabilisation des fonctions cognitives et de la mémoire chez 1 patient, une stabilisation chez 2 et la poursuite du déclin chez les 3 autres. Des chercheurs du CHU de Nice viennent d'entamer une étude pour continuer à explorer cette piste prometteuse.

Ecoutez le Pr Philippe Amouyel : 
« Même si des essais cliniques concluants sur des molécules sont publiés prochainement, on a encore le temps avant que de vrais traitements efficaces arrivent dans nos pharmacies...»



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