La Covid-19 semble épargner davantage les plus jeunes : les enfants et adolescents sont moins nombreux à développer des formes graves de la maladie. Des scientifiques alertent aujourd’hui sur les conséquences possibles pour les rares enfants hospitalisés. Dans The Lancet Child and Adolescent Health, les chercheurs britanniques expliquent qu’environ un enfant sur vingt, parmi ceux hospitalisés et positifs à la Covid-19, développe des complications neurologiques ou cérébrales par la suite.
Des complications plus fréquentes chez les enfants
L’équipe de recherche a collecté des données sur les hospitalisations d’enfants, dont les symptômes neurologiques semblaient associés à la Covid-19, entre avril 2020 et janvier 2021. En parallèle, tous ont été testés pour confirmer l'infection. Au total, sur 1 334 enfants, 52 ont eu des complications neurologiques, soit une prévalence de 3,8% dans cette population. Or, de précédentes recherches ont estimé qu’elle était de 0,9% chez les adultes. Chez les enfants, il existe deux groupes dans cette étude : ceux qui ont eu des complications cérébrales liées à la Covid-19 tout en présentant des symptômes de l’infection, et ceux qui n’ont pas eu les symptômes, mais qui présentaient des complications. Ce deuxième groupe représentait environ 15% des enfants. Parmi les symptômes identifiés chez ces enfants, les chercheurs britanniques ont observé des cas d’encéphalopathie, des AVC, des troubles du comportement ou encore des hallucinations. Les jeunes n’ayant pas eu de symptômes de la Covid-19 ont souffert de conséquences neurologiques différentes : des convulsions prolongées, des syndromes de Guillain-Barré ou des psychoses. Ces variations dans les symptômes pourraient s’expliquer par des réactions immunitaires variables selon les enfants, d’après les chercheurs.
Des conséquences inconnues à long terme
Pour l’heure, les scientifiques ne peuvent pas dire quelles seront les conséquences à la long terme de ces séquelles. Ils constatent que les deux tiers des enfants observés ont totalement récupéré dans les mois ayant suivi. 33% d’entre eux ont toutefois eu un handicap à plus long terme. "Nous devons suivre ces enfants pour comprendre l’impact sur le long terme", insiste Dr Rachel Keen, neurologue pédiatrique. Contaminés ou non, les enfants souffrent d’ores et déjà des conséquences de l’épidémie. "Les mesures liées à la COVID-19 ont un impact profond sur leur santé et leur bien-être et, pour certains, cet impact se fera sentir tout au long de leur vie", estime l’Organisation mondiale de la santé. Dans le monde, 1,6 milliards d’élèves ont eu une scolarité perturbée à cause de la Covid-19.