- Cette étude a été réalisée grâce aux données de plus de 685 000 femmes, âgées de 18 à 74 ans.
- Les renouvellements d'ordonnance de pilule contraceptive ont été plus faibles en 2020, par rapport à 2019.
- En France, le dépistage du cancer du sein a été moins important en 2020, en comparaison à l'année précédente.
La pandémie de Covid-19 a tout chamboulé : la scolarité des enfants, l’organisation du travail, les loisirs, mais aussi l’accès au soin. Dans JAMA Health, des chercheurs pointent en particulier les difficultés rencontrées par les femmes dans le suivi de leur santé. Pendant l’année 2020, il a été plus difficile pour elles d’avoir accès aux services de base comme les mammographies ou la contraception.
Une rupture de prise en charge qui persiste
"L’épidémie de Covid-19 ont conduit de nombreuses femmes à décaler des rendez-vous médicaux importants", constatent les chercheurs. Ils se sont concentrés sur quelques types de rendez-vous médicaux : les dépistages de cancer du sein et du col de l’utérus, ainsi que des infections sexuellement transmissibles, et la prescription des contraceptifs oraux et des dispositifs type DIU. Dans le Michigan, secteur étudié par cette équipe, la prise en charge des femmes a été réduite de 20 à 30% en comparaison à 2019. Elle a été particulièrement réduite au moment de la première vague, soit entre mars et avril 2020. Mais la réouverture de certains services de santé n’a pas permis de récupérer la totalité de ces rendez-vous manqués : si la prise en charge a été plus importante, cela n’a pas permis de revenir aux niveaux pré-crise. "Ce retour aux niveaux de base, sans les dépasser, signifie qu’un groupe de femmes a manqué ces rendez-vous pendant toute l’année, souligne Nora Becker, l’autrice principale de cette étude. La question est : qu’est-ce que cela va avoir comme conséquence pour elles sur le long terme?"
Des inégalités entre les femmes
Au cours de cette étude, les chercheurs ont notamment recueilli les codes postaux des femmes ayant répondu à leur question. Cela leur a permis de mettre en avant des inégalités selon le lieu d’habitation : dans les zones populaires, l’accès aux soins était plus limité pour les femmes. Les femmes non-blanches ou celles qui parlent moins bien anglais étaient également plus défavorisées, en termes d’accès aux rendez-vous médicaux de base. "Ces données ne nous permettent pas de dire que les inégalités se sont aggravées avec certitude, indique John Z. Ayanian, co-auteur, mais il est inquiétant de voir que les comparaisons réalisées nous indiquent une potentielle aggravation de ces inégalités."
Médecins et patientes : agir pour reprogrammer ces rendez-vous manqués
Les auteurs et autrices de cette étude appellent les femmes qui ont manqué un de leurs rendez-vous en 2020 à contacter les professionnels de santé. Mais ils recommandent également aux médecins d’identifier les personnes à risque, pour qui l’accès aux services de santé est primordial, afin de les contacter.