Une thérapie génique pourrait protéger la la stéatose hépatique non alcoolique, plus communément appelée "maladie du foie gras". C'est ce qu'indique une étude menée par des chercheurs de l'université de Californie et publiée le 19 juillet dans la revue Nature Metabolism. Ce travail, mené sur la souris, montre qu'une modification chimique se produisant dans certaines molécules d'ARN transportant les instructions génétiques de l'ADN pour la fabrication des protéines des cellules peut protéger de l'accumulation de graisse dans le foie. Une accumulation qui peut conduire à une maladie hépatique avancée.
La stéatose hépatique se développe à cause de facteurs alimentaires ou génétiques et peut, en dehors de toute consommation d'alcool, entraîner une cirrhose, une teneur élevée en graisse du foie pouvant être aussi associée à un risque important de maladie cardiovasculaire. De précédents travaux ont montré que des modifications chimiques peuvent se produire dans les molécules d'ARN avec des conséquences positives ou néfastes.
Maladie du foie gras" Ralentissement de l'accumulation de graisse dans le foie
Pour y voir plus clair, les chercheurs californiens ont utilisé un modèle murin comportant une souris portant cette modification appelée m6A comparée à une autre ne portant pas cette modification. Et ils ont analysé les effets de régimes alimentaires avec différentes teneurs en graisse pour évaluer les effets de cette modification sur la stéatose hépatique. Parallèlement, ils ont utilisé des mesures de patients humains ayant subi des biopsies hépatiques (notamment dans le cas de chirurgie bariatrique) pour corréler les marqueurs de la modification m6A avec la teneur en graisse du foie. C'est ainsi qu'ils ont constaté que m6A semble agir comme un point de contrôle protecteur qui ralentit l'accumulation de graisse dans le foie. D'où l'idée de développer contre la "maladie du foie gras" des thérapies utilisant ces modifications chimiques afin de prévenir ou de ralentir les maladies du foie.
La modification m6A qui a été identifiée comme un élément impliqué dans la stéatose hépatique semble, par ailleurs, se produire sur les modèles murins, à un rythme différent chez les femelles et chez les mâles ce qui expliquerait que les femelles ont couramment une teneur plus élevée en graisse dans le foie.