Tuer le temps dans les transports en commun, patienter avant un rendez-vous ou s’occuper pendant une pause : il y a mille et une raisons de jouer à des jeux sur smartphone. S’ils permettent de se divertir facilement, des chercheurs canadiens démontrent qu’il y a un risque d’addiction, particulièrement lorsqu’on y joue pour lutter contre l’ennui. Leurs travaux, réalisés sur ce sujet, ont été publiés dans la revue spécialisée Computers in Human Behavior.
Un cercle vicieux
Chanel Larche et Michael Dixon, les deux auteurs de l’étude, ont recruté 60 personnes pour cette étude : toutes jouaient au jeu Candy Crush, dont le principe repose sur des bonbons colorés, qu’il faut associer pour les faire s’écraser et accumuler des points. Les personnes jouaient à des niveaux allant de 77 à 3307. Plus le niveau est élevé, plus le jeu devient difficile : "ce qui signifie qu’il y avait un déséquilibre dans la balance challenge - compétences, une faible intensité et une faible excitation", précisent les auteurs de l’étude à propos du niveau le plus facile, en comparaison à un niveau plus élevé, qui était plus stimulant et donnait davantage envie de continuer à jouer. Les scientifiques ont souhaité déterminer si les joueurs avaient plus envie de continuer lorsqu’il y avait de l’intensité ou lorsqu’il n’y en avait pas. En parallèle, ils ont récolté des informations sur les participants. D’après leurs résultats, les personnes qui jouent car elles s’ennuient sont plus immergées dans le jeu que les autres. "Ceux qui jouent pour s’échapper ressentent davantage d’intensité et d’effets positifs, en comparaison aux autres joueurs, ce qui genre un cercle vicieux où les jeux vidéos deviennent un remède contre les états dépressifs", constate Michael Dixon.
Un risque d'addiction
Selon lui, jouer à des jeux sur téléphone est un mauvais réflexe : "Même si cela améliore l’humeur, cela créé un besoin urgent de continuer à jouer." Il estime qu’un temps de jeu prolongé et répété peut conduire à l’addiction, et réduire le temps disponible pour d’autres activités, jugées plus saines. "Cela peut aggraver la dépression", alerte-t-il. Chanel Large recommande aux développeurs de ces jeux sur smartphone de développer des outils pour réduire les risques, comme une option pour limiter le temps de jeu.