- Une Écossaise de 69 ans a détecté la présence de Parkinson sur son mari grâce au changement de son odeur.
- Des chercheurs travaillent à la compréhension du mécanisme de transformation d'odeur par les maladies.
- Cela serait dû au dérèglement de notre système métabolique.
De nombreuses maladies dégagent une odeur particulière, souvent peu agréable. Par exemple, le diabète peut donner à l’urine une odeur de pomme avariée, la fièvre typhoïde donne au corps une odeur de pain cuit et la fièvre jaune donnerait apparemment à la peau la même odeur que celle d’une boucherie, note National Geographic. Il y a quelques années, une Écossaise de 69 ans, Joy Milne, atteinte d’hyperosmie, qui renvoie à un odorat surdéveloppé, a aidé la science grâce à sa capacité à détecter Parkinson en sentant le t-shirt d’une personne.
Une odeur un peu boisée, musquée
Cette habilité à pouvoir sentir la présence d’une maladie pourrait même concerner toute personne disposant d’un odorat fonctionnel. C’est en tout cas ce que croît et défend Valerie Curtis, chercheuse en santé publique à l’école d’hygiène et de médecine tropicale de Londres. “Les signes des maladies font partie des choses qui dégoûtent le plus les gens, assure-t-elle à National Geographic. D’un point de vue évolutif, il semble logique que nous utilisions notre nez pour détecter les maladies.”
La raison pour laquelle les maladies dégagent une odeur est que celles-ci dérèglent notre système métabolique. Or ce dernier est responsable, au travers des microbes présents dans l’intestin et sur notre peau, de notre signature olfactive. C’est ainsi que Joy Milne a détecté il y a quelques années une évolution de l’odeur de son mari. Elle a remarqué qu’il dégageait une odeur “un peu boisée, musquée”, a-t-elle décrit au Telegraph en 2019. Après l’avoir convaincu de consulter, il a été diagnostiqué avec Parkinson.-
Un patient détecté par le flair avant le diagnostic officiel
Des chercheurs se sont intéressés à cette capacité olfactive et à son utilisation médicale. Au cours d’une expérimentation dans une pièce où se trouvaient de nombreux patients atteints de Parkinson, elle a réalisé que toutes les personnes souffrant de la maladie sentaient cette même odeur. Dans une autre expérience, cette fois à l’aveugle, elle a dû repérer six t-shirts transpirants de patients diagnostiqués de cette maladie par rapport à ceux de six autres témoins, de personnes en bonne santé. Elle est parvenue à pointer vers toutes les personnes souffrant de Parkinson, en ajoutant un tee-shirt d’une personne en bonne santé. Mais l’histoire ne s’arrête pas là puisque huit mois plus tard, celui-ci a fini par être diagnostiqué à son tour avec Parkinson !
Les chercheurs ont ensuite focalisé leurs recherches sur la détermination chimique de l’odeur de Parkinson. Ces scientifiques du Manchester Institute of Biotechnology sont parvenus à collecter plus de huit-cents échantillons de sébum, une substance huileuse sécrétée par la peau, prélevés sur le dos de plusieurs volontaires. Ils ont découvert la présence de plusieurs molécules qui, ensemble, pourraient générer une empreinte caractéristique permettant de diagnostiquer la maladie. Désormais, il leur reste à découvrir comment cette affection déclenche la production de ces molécules dans l’organisme et à partir de quand l’odeur apparaît-elle.