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Coronavirus

Vaccins Covid : les mélanges seraient plus efficaces !

Par Jean-Guillaume Bayard

Le panachage des vaccins anti-Covid augmenterait l’immunité contre la SARS-CoV-2.

Tomwang112/iStock
Par rapport au vaccin britannique, le surcroît d’immunité est de 60%.
L'immunité serait jusqu’à trois fois plus important qu’en cas de deux injections de Pfizer.
Des chercheurs israéliens travaillent à la fabrication d'un vaccin sous forme de pilule.

Commencer par une première injection d’AstraZeneca et terminer par une dose de Pfizer serait plus efficace que recevoir deux fois le même vaccin. Au travers de deux études parues dans la revue scientifique Nature, des chercheurs britanniques et allemands affirment que le mélange des vaccins augmente l'immunité contre le coronavirus.

Des anticorps plus variés

Alterner les vaccins entre les deux injections améliore la protection. Dans une première étude, parue le 26 juillet, des chercheurs de l’université d’Oxford ont comparé la protection conférée par deux injections d’AstraZeneca ou de Pfizer et celle qui résulte d’un panachage des deux produits. Dans les deux cas, le mélange a conduit à une immunité plus forte chez les patients. Par rapport au vaccin britannique, le surcroît d’immunité est de 60% et celle-ci serait jusqu’à trois fois plus important qu’en cas de deux injections de Pfizer. Dans les deux cas, les anticorps seraient également plus variés.

Dans la deuxième étude, également publiée le 26 juillet, les scientifiques allemands du département de transplantation et d'immunologie des infections de l'université de la Sarre ont confirmé ces résultats. Ils rajoutent que cette stratégie de mix des vaccins n’entraîne pas plus d'effets secondaires. Celles-ci provoquent quand même un peu plus de fièvre, en moyenne, que lorsque le schéma vaccinal est complété avec deux injections de Pfizer.

Une hypothèse pour une éventuelle troisième dose

Ces résultats confortent la stratégie vaccinale actuelle pour les moins de 55 ans qui ont reçu une première dose d’AstraZeneca et une seconde avec un vaccin à ARN messager, Pfizer ou Moderna. Ce résultat n’est pas une surprise pour le professeur Jean-Daniel Lelièvre, du service des maladies infectieuses de l'Hôpital Henri-Mondor à Créteil. Interrogé par France Inter, il rappelle que cette technique est utilisée depuis longtemps sur les recherches sur le vaccin anti-VIH. “À plus long terme, dans l'hypothèse où on ferait une troisième dose, cela pourrait être intéressant d'utiliser un vaccin différent”, affirme-t-il.

Vers un vaccin sous forme de pilule ?

Une autre solution pourrait être l’arrivée de vaccin sous forme de pilule. Des essais cliniques ont démarré en Israël pour le développement de cette protection par voie orale, comme le rapporte le Jerusalem Post. Menés par la biotech Oravax Medical, ils vont porter sur 24 volontaires non vaccinés. La moitié des participants recevront une dose, l’autre moitié deux. Cela va permettre de tester l’innocuité du vaccin et de mesurer le niveau d’anticorps.

Si nous pouvons vacciner les gens avec une simple pilule, ce sera une révolution pour le monde entier”, assure Nadav Kidron, directeur d’Oramed Pharmaceuticals qui a cofondé la Biotech. Plus facile à conserver, il réduit la logistique vaccinale et permettrait la mobilisation d’un nombre réduit de personnels médicaux. En outre, un vaccin oral provoque généralement moins d’effets secondaires que des injections. “Notre vaccin devrait être bien meilleur pour répondre aux futures mutations du virus, ajoute Nadav Kidron. Si un variant arrive à contourner la première ligne de défense, il y en aura une deuxième puis une troisième.”