- L'Institut Pasteur estime que la progression du nombre de Français vaccinés limitera le niveau du pic d'une 4ème vague
- Cette modélisation optimiste implique le maintien des gestes barrière
Vaccination et pass sanitaire permettront-ils de passer en douceur la 4ème vague de l'épidémie de Covid-19 ? Les dernières modélisations réalisées par l'Institut Pasteur le 26 juillet sont optimistes sur ce point. Elles indiquent que le pic en matière d'hospitalisations liées à la Covid-19 devrait intervenir au mois de septembre, avec une pression sur les établissements possible dès le mois d'août, mais que "l'accélération de la vaccination peut avoir un impact important sur la taille du pic épidémique".
"Cette accélération est susceptible d'avoir des effets sur la dynamique de l'épidémie", insiste l'Institut en soulignant que le pic d'hospitalisations quotidienne qui était estimé à 4 800 avant l'annonce de l'élargissement du pass sanitaire et l'effet de cette mesure sur la campagne de vaccination ne dépasse plus, dans ses dernières projections, la barre des 2 500 entrées quotidiennes à l'hôpital de patients Covid. Des chiffres qui semblent réalistes lorsque l'on compare la situation en France avec ce qui se passe en Grande-Bretagne : "Dans un scénario où la couverture vaccinale en France serait similaire à la couverture vaccinale anglaise, notre modèle anticipe que l'impact de cette quatrième vague sur le système hospitalier français resterait limité", souligne-t-on chez Pasteur.
"La dynamique de l'épidémie peut changer rapidement"
Une référence à la situation outre-Manche qui intervient alors que le Royaume-Uni vient d'enregistrer sept jours consécutifs de baisse du nombre des contaminations qui a été divisé par deux en une semaine. Un résultat qui pourrait être contrarié par les effets de la levée totale des restrictions dans ce pays depuis le 17 juillet mais qui semblent toutefois être très lié au fait que 70% de la population anglaise adulte est aujourd'hui vaccinée avec deux doses. Le pic de contaminations dû au variant Delta et enregistré dès le début du mois de juillet au Royaume-Uni ne s'était de toute façon jamais accompagné d'une hausse proportionnelle de la mortalité.Au point que Neil Ferguson, épidémiologiste à l'Imperial College, a pu déclarer le 28 juillet que "l'épidémie pourrait prendre fin dans quelques mois en Grande-Bretagne, les vaccins ayant considérablement réduit le risque de développer une forme grave ou de mourir de cette affection".
Des propos qui confortent la position de l'Institut Pasteur qui accompagne ses bonne nouvelles de la condition de "l'accélération continue de la vaccination avec une adhésion massive de la population et que les taux de transmission diminuent grâce au maintien des gestes barrières, au port du masque et au pass sanitaire". Mais l'Institut se préserve aussi d'une éventuel excès d'enthousiasme en rappelant que ses scénarios sont construits "sur la base de données incomplètes et d'hypothèses incertaines, la dynamique de l'épidémie pouvant changer rapidement".