- Les troubles anxieux sont 2 fois plus présents chez les femmes que chez les hommes.
- Ils touchent environ 15 à 20 % de la population à un moment ou un autre de leur vie.
Des chercheurs de l’Inserm ont découvert le mécanisme cérébral impliqué dans la réponse face au danger, une avancée pour les personnes souffrant d’anxiété maladive.
Etude de l'évitement
Chez l’humain et l’animal, la réponse défensive est un mécanisme de notre cerveau qui nous permet de réagir efficacement face à un danger. "L’une des principales réponse défensive est l’évitement. Mais l’évitement excessif en l’absence de menace réelle est un marqueur de pathologies liées à l’anxiété, et les mécanismes neuronaux qui en sont à l’origine étaient jusqu’ici encore mal compris", expliquent les chercheurs en préambule.
Pour pallier ce manque de données, l’équipe de Cyril Herry au Neurocentre Magendie a travaillé sur des souris, en les plaçant dans un labyrinthe composé de deux compartiments. Dans l’un d’eux, un son désagréable était émis, associé à une menace. La souris avait alors la possibilité de fuir dans l’autre compartiment, arrêtant ainsi le son associé à un danger.
Pour comprendre le rôle de l’amygdale et du cortex préfrontal dans cette stratégie d’évitement, les chercheurs ont désactivé temporairement ces deux régions chez les souris pendant l’expérience. Ils ont ensuite utilisé les approches optogénétique couplées à des enregistrements de l’activité électrique des neurones, afin de manipuler et d’observer en temps réel au niveau neuronal les modifications comportementales qui se produisaient. Le résultat est significatif : au moment où la souris reçevait le stimulus auditif, quelle que soit la région désactivée (amygdale ou cortex préfrontal), la réponse d’évitement était fortement perturbée. "Cela démontre le rôle clé de ces deux régions du cerveau, à la fois dans la reconnaissance d’une menace, et dans la réponse d’évitement", précise l’Inserm.
Interdépendance de deux régions du cerveau
En outre, les chercheurs ont découvert que le cortex préfrontal associe non seulement le son à une menace, mais contrôle aussi l’action à venir. En effet, une seconde avant que la décision de fuir ne soit prise chez la souris, les chercheurs ont constaté une activation des neurones dans le cortex préfrontal.
Les scientifiques ont ainsi "révélé l’interdépendance de deux régions du cerveau, l’amygdale basolatérale et le cortex préfrontal dorsomédial, dans le mécanisme" d'évitement, conclut l’Inserm dans un communiqué. "Ces nouvelles données, publiées dans la revue Nature, permettent d’ouvrir de nouvelles pistes pour traiter les patients atteints de troubles de l’anxiété, en ciblant directement les régions du cerveau qui en sont à l’origine".