- Environ la moitié de la population mondiale, environ 3,8 milliards de personnes, est exposée à la pollution de l'air domestique due à la cuisson à l'aide de combustibles solides tels que le charbon et le bois.
- Leur utilisation à long terme augmente le risque de conjonctivite de 32%, de cataracte de 17% et de DSCIC de 35%.
- Les risques accrus peuvent être causés par l'exposition à des niveaux élevés de particules fines (PM2. 5) et le monoxyde de carbone, ainsi que les étincelles et la poussière de bois.
L’été est souvent l’occasion de profiter des barbecues. Ce mode de cuisson n’est pas sans danger et peut engendrer, à plus ou moins long terme, des brûlures, intoxications ou encore des cancers. Pour ceux qui utilise du charbon, tout comme ceux qui cuisinent au bois, cela peut conduire à un autre problème. Selon une étude parue le 29 juillet dans la revue PLOS Medicine, ces méthodes de cuisine peuvent entraîner des maladies oculaires majeures pouvant conduire à la cécité.
La moitié de la population mondiale concernée
Les résultats de cette étude sont importants car environ la moitié de la population mondiale, environ 3,8 milliards de personnes, est exposée à la pollution de l'air domestique due à la cuisson à l'aide de combustibles solides tels que le charbon et le bois. Pour comprendre les effets de ce mode de cuisson sur l’organisme, les chercheurs de l’université de Pékin, en partenariat avec des scientifiques britanniques de l’université d’Oxford, ont analysé près d'un demi-million d'adultes chinois obtenues avec la banque de données de la China Kadoorie Biobank.
Les chercheurs ont interrogé les participants sur leurs habitudes culinaires par questionnaire, puis suivis pour les admissions à l'hôpital des principales maladies oculaires grâce à un couplage avec les dossiers d'assurance maladie. Au cours de la période de suivi de dix ans, il y a eu 4 877 cas de troubles de la conjonctive, 13 408 cataractes, 1 583 troubles de la sclérotique, de la cornée, de l'iris et du corps ciliaire (DSCIC) et 1 534 cas de glaucome parmi les participants à l'étude. Comparativement à ceux qui cuisinaient en utilisant des combustibles propres, comme l’électricité ou le gaz, les utilisateurs de combustibles solides avaient tendance à être plus âgés, des femmes, des résidents ruraux, des travailleurs agricoles moins instruits et des fumeurs réguliers.
Les particules fines, les étincelles et la poussière en causes
Après avoir pris en compte les facteurs de risque, les chercheurs ont conclu que l’utilisation à long terme de combustibles solides pour la cuisson est associée à des risques plus élevés de maladies oculaires. Dans le détail, cela augmente le risque de conjonctivite de 32%, de cataracte de 17% et de DSCIC de 35% par rapport à ceux qui cuisinaient avec des combustibles propres. Il y a eu peu de différence entre les différents types de combustibles solides utilisés. Il n’y a par ailleurs pas eu d’association avec une augmentation du risque de glaucome.
“Les risques accrus peuvent être causés par l'exposition à des niveaux élevés de particules fines (PM2. 5) et le monoxyde de carbone, qui peut endommager la surface de l'œil et provoquer une inflammation”, estime le Dr Peter Ka Hung Chan, auteur principal de l’étude. Brûler du bois augmente également le risque de blessures aux yeux causées par des étincelles ou de la poussière de bois, affirment les chercheurs.